Le mercredi 20 février 1946.
224> 389.1 – Les
pèlerins, malgré la fatigue d'une longue marche faite peut-être en deux
étapes du crépuscule à l'aurore par des sentiers certainement pas faciles, ne
peuvent retenir une exclamation admirative. Après avoir franchi le dernier
tronçon de route sur une côte où des diamants étincellent au premier soleil
du matin, ils ont devant eux le panorama complet des deux rives de la Mer
Morte.
Au centre de son dessin, Maria
Valtorta a placé la Mer Morte ; sur sa rive occidentale, Engaddi dans un
petit carré rouge, et, toujours à l’ouest, le désert (écrit deux fois).
La rive occidentale laisse un petit
espace de plaine entre la Mer Morte
et la ligne des petits monts qui avec leur faible altitude semblent la dernière
vague des montagnes de Judée qui s'est avancée sur le rivage désolé et est
restée là avec une belle végétation, après avoir mis le désert nu entre elle
et la plus proche chaîne de Judée.
La rive orientale, au contraire, a des montagnes qui tombent
presque à pic dans le bassin de la Mer Morte. On a vraiment l'impression que
le terrain, au cours d'une épouvantable catastrophe tellurique, ait ainsi été
brisé avec une coupure nette en laissant auprès du lac des lézardes
verticales par où descendent des torrents plus ou moins alimentés dont les
eaux, destinées à s'évaporer, se jettent dans les eaux sombres, maudites, de
la Mer Morte.
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225> En arrière, au-delà du lac et de la première corniche
des monts, d'autres et d'autres monts qui resplendissent dans le soleil du
matin. Au nord l'embouchure vert-azur du Jourdain, au sud des monts qui font
une corniche au lac.
C'est un spectacle d'une grandeur solennelle, triste, réprobatrice, où se
fondent les riants aspects des montagnes et la sombre image de la Mer Morte qui semble rappeler, par son
aspect, ce que peut le péché et ce que peut la colère du Seigneur. Il est en
effet d'un aspect terrible cet immense miroir d'eau sans une voile, sans une
barque qui le sillonne, sans un oiseau qui le survole, sans un animal qui
vienne boire sur ses rives !
Contrastant avec cette évocation de châtiment de la mer, les effets miraculeux du soleil sur les collines et sur les
dunes, jusque sur les sables du désert, où les cristaux de sel prennent
l'aspect de jaspes précieux répandus sur le sable, sur les pierres, sur les
tiges rigides des plantes désertiques, en faisant de tout un spectacle de
beauté par la poussière de diamant qui recouvre toutes choses. Plus
miraculeux encore l'aspect d'un plateau fertile de cent à cent cinquante
mètres qui domine la mer avec des palmiers splendides, des vignes et des
arbres de toutes espèces, parcouru par des eaux azurées et où s'étend une
belle ville entourée de campagnes luxuriantes. Quand le regard passe du
sombre aspect de la mer, de l'aspect tourmenté de la rive orientale qui ne
présente une tristesse paisible que dans une langue de terre basse et verte
qui s'avance au sud-est dans la mer, de l'aspect désolé du désert de Juda, de
celui sévère des monts de Judée, à cette vue si douée, si riante, si fleurie,
il semble que ce soit un cauchemar de fièvre qui s'évanouisse, pour faire
place à une suave vision de paix.
389.2 – "C'est
Engaddi, chantée par les poètes de notre Patrie. Admirez comme elle est belle la région alimentée par
des eaux gracieuses au milieu d'une pareille désolation ! Descendons dans
ses jardins, car tout est jardin ici: le pré, le bois, la vigne. C'est
l'antique Hasason-Tamar dont le nom évoque les belles palmeraies sous lesquelles
il était plus beau encore de construire les cabanes et de cultiver la terre de s'aimer, d'élever les enfants et les troupeaux au
bruissement harmonieux des frondaisons des palmiers.
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226> C'est l'oasis souriante qui a survécu aux terres de
l’Eden puni par Dieu, entourée, comme une perle enchâssée, de sentiers qui ne
sont praticables que pour les chèvres et les chevreuils, comme il est dit au
Livre des Rois. Sur ces sentiers s'ouvrent pour ceux qui sont
persécutés, fatigués et abandonnés, des cavernes hospitalières. Rappelez-vous
David notre roi, et rappelez-vous sa bonté pour Saül son ennemi. C’est Hasason-Tamar, c'est Engaddi, la fontaine, la bénie, la
beauté d'où partirent les ennemis contre le roi Josaphat et les fils de son
peuple qui effrayés, furent réconfortés par Jahaziel
fils de Zacharie en qui parlait l'Esprit de Dieu. Et ils remportèrent une grande victoire parce qu'ils
eurent foi dans le Seigneur et méritèrent son aide grâce à la pénitence et à
la prière auxquelles ils se livrèrent avant la bataille. C'est celle qu’a chantée
Salomon comme un modèle pour les beautés de la Belle entre les belles. C'est
celle qu'a nommée Ezéchiel comme une de celles qu’ont alimentées les eaux du
Seigneur... Descendons ! Allons porter à la gemme d'Israël, l'Eau vive
qui descend du Ciel."
Et il commence presque en courant la descente par un sentier casse-cou tout
en tournants et en zigzag dans la roche calcaire rougeâtre qui, aux points où
elle s'approche le plus de la mer, va vraiment jusqu’à l'extrémité où la
montagne fait une corniche à cette dernière Un sentier à donner le vertige même aux
montagnards les plus adroits. Les apôtres ont du mal à le suivre, et les plus
âgés sont tout à fait distancés par le Maître quand celui-ci s'arrête aux
premier palmiers et aux premières vignes du fertile plateau ou chutent les
eaux cristallines et des oiseaux de toutes espèces.
Des brebis blanches paissent sous le toit bruissant des palmeraies, des
mimosas, des plantes balsamiques, des pistachiers, et des arbres qui exhalent
des parfums fins ou pénétrants qui se fondent avec ceux des roseraies, de la
lavande en fleur, de la cannelle, du cinnamome, de la myrrhe, de l'encens, du
safran, des jasmins, des lys, des muguets et de la fleur d'aloès qui ici est
géante, des œillets et des benjoins qui pleurent avec d'autres résines par
les entailles pratiquées dans les troncs. C'est vraiment "le jardin
clos, la source du jardin", et de tous côtés se présentent les fruits et
les fleurs, les parfums, la beauté !
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227> Il n'y a pas en Palestine un endroit aussi beau, dans
son étendue et sa beauté naturelle. On comprend en le regardant, beaucoup de
pages des poètes de l’Orient ou ils chantent les beautés des oasis comme
celles de paradis répandus sur la Terre.
389.3 – Les
apôtres tout en sueur, mais remplis d'admiration, se joignent au Maître et
ensemble ils descendent par une route bien entretenue vers la rive que l'on
rejoint après avoir franchi des terrasses successives toutes cultivées d'où
descendent, en cascades riantes, les eaux bienfaisantes qui arrosent toutes
les cultures jusqu'à la plaine qui se termine sur le rivage. À mi-côte ils
entrent dans la ville blanche où bruissent les palmeraies, embaumée par les
rosiers et les mille fleurs de ses jardins, et ils cherchent, au nom de Dieu,
un logement aux premières maisons. Les maisons, bienveillantes comme la
nature, s'ouvrent sans hésitation et leurs habitants demandent qui est
"ce Prophète qui ressemble au roi Salomon, vêtu de lin et rayonnant la
beauté."...
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