"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

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 3.218. - L'arrivo ad Ascalona, città filistea.

 2.218. - Arrival at Ashkelon.

 3.218 - La llegada a Ascalón, ciudad filistea

 4.259 - Jesus und die Seinen auf dem Weg nach Askalon.


Dimanche 7 mai 28
(25 Lyar ou Ziv 3788)
Ashqelôn (Ascalon).

Accueil >> Plan du Site >> Sommaire du Tome.

Ancienne édition : Tome 3, chapitre 80.
Nouvelle édition : Tome 3, chapitre 218.

218
Diverses rencontres à Ashqelôn (Ascalon), ville de Philistie.

 218.1 : En route, le long du rivage, pour la ville déjà en vue.  218.2 : Sur le marché, Thomas marchande des œufs avec un philistin.  218.3 : Pierre demande du pain au philistin Ananias et lui parle du Messie.  218.4 : Ananias retient à manger Jésus et les siens.  218.5 : Jésus lui parle du Royaume pour tous, même les philistins, et de son âme.  218.6 : Jésus envoie les apôtres prêcher en quatre groupes. Seul, il repousse une prostituée, mais accueille les enfants.  218.7 : Il va avec le petit Alexandre qui lui raconte l'histoire de la petite Dina. Jésus se fait remettre un pantin irrespectueux.  218.8 : Il admire les tapis de la fabrique et la bonté de la mère.  218.9 : Il parle du Messie à la petite Dina qui le conduit chez elle.  218.10 : Où il guérit sa mère mourante.

Le samedi 14 juillet 1945.

460>  218.1 – L'aube, de son haleine fraîche, réveille les dormeurs. Ils se lèvent de la couche de sable où ils ont dormi à l'abri d'une dune parsemée de quelques herbes desséchées, et ils grimpent à son sommet. Une profonde côte sableuse se trouve devant eux, alors que tout près et un peu plus loin il y a des terrains qui portent de belles cultures. Un torrent desséché fait ressortir avec ses pierres blanches la couleur blonde du sable. Il s'en va, avec cette blancheur d'os desséchés jusqu'à la mer qui scintille au loin, avec ses flots que gonfle la marée du matin, mais surtout le léger mistral qui ride l'océan. Ils suivent le bord de la dune jusqu'au torrent desséché, le passent, reprennent leur marche en diagonale sur les dunes qui s'éboulent sous leurs pas et qui ainsi toutes ondulées semblent continuer l'océan avec leurs vagues fixes et sèches, à la place des flots agités.      

Ils arrivent à la côte détrempée et marchent plus à leur aise. Jean est comme hypnotisé par le spectacle de la mer sans fin qu'illuminent les premiers rayons du soleil. Il semble boire cette beauté et son œil en devient plus bleu. Pierre, plus pratique, se déchausse, relève son vêtement et patauge dans les flaques de la rive en quête de quelque crabe ou de quelque coquillage à sucer.   

À deux bons kilomètres de distance, une belle ville maritime s'étend le long de la rive sur une ligne de rochers en forme de demi-lune au-delà de laquelle le vent et la tempête ont transporté le sable. Et la barrière rocheuse, maintenant que l'eau se retire après la marée, se découvre aussi à cet endroit, obligeant à revenir sur le sable sec pour ne pas blesser les pieds nus sur les écueils. 

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461> "Par où entrons-nous Seigneur ? D'ici, on ne voit qu'une large muraille. Du côté de la mer, on ne peut entrer. La ville est au point le plus profond de l'arc" dit Philippe.

"Venez, dit Jésus. Je sais par où on entre."    

"Tu y as déjà été ?"          

"Une fois, quand j'étais tout petit et je ne m'en souviendrais pas. Mais je sais par où on passe." 

"Étrange ! Je l'ai remarqué tant de fois... Tu ne te trompes jamais de route. Parfois nous te faisons tromper, mais Toi ! Il semble que tu as toujours été dans le lieu où tu te déplaces" observe Jacques de Zébédée.        

Jésus sourit mais ne répond pas.         

 218.2 – Il va, sûr de Lui, jusqu'à un petit faubourg rural où les maraîchers cultivent des légumes pour la ville. Les petits champs et les jardins sont réguliers et bien entretenus. Femmes et hommes les cultivent et sont en train d'arroser les sillons en tirant l'eau des puits à la force des bras ou bien avec le vieux et grinçant système de seaux soulevés par un pauvre ânon qui, les yeux bandés, tourne autour du puits. Mais ils ne disent rien. Jésus salue :      

"Paix à vous."       

Mais les gens restent, sinon hostiles, du moins indifférents.         

 "Seigneur, ici on court le risque de mourir de faim. Ils ne comprennent pas ton salut. Maintenant je vais essayer, moi" dit Thomas.     

Il aborde le premier maraîcher qu'il voit et lui dit :  

"Ils coûtent chers tes légumes ?"         

"Pas plus que ceux d'autres maraîchers. Chers ou bon marché, cela dépend comme la bourse est garnie."   

"C'est bien dit. Mais comme tu vois, je ne meurs pas de faim. Je suis gras et j'ai de belles couleurs, même sans tes légumes. C'est signe que ma bourse est bien garnie. Bref : nous sommes à treize et nous pouvons acheter. Qu'est-ce que tu vends ?"     

"Des œufs, des légumes, des amandes nouvelles et des pommes qui sont ratatinées car ce n'est pas la saison, des olives... Tout ce que tu veux."    

"Donne-moi des œufs, des pommes et du pain pour tout le monde."       

"Du pain, je n'en ai pas. Tu vas en trouver en ville."

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462> "C'est maintenant que j'ai faim, pas dans une heure. Je ne crois pas que tu n'aies pas de pain."     

"Je n'en ai pas. La femme est en train d'en faire. Mais, tu vois là-bas ce vieux ? Lui en a toujours une grande quantité. Comme il est sur la route, les pèlerins lui en demandent souvent. Va trouver Ananias et demande-lui du pain. Maintenant je t'amène les œufs, mais remarque qu'ils valent un denier
[1] le couple."     

"Voleur ! Ce sont des œufs d'or, peut-être que pondent tes poules ?"       

"Non. Mais ce n'est pas appétissant d'être au milieu de la puanteur des poulets et cela se paie. Et puis, est-ce que vous n'êtes pas juifs ? Payez."   

"Garde-les. Ainsi tu es bien payé".       

Et Thomas lui tourne le dos.     

"Hé ! l'homme ! Viens. Je te les fais meilleur marché. Trois pour un denier."        

"Pas même quatre. Bois-les et qu'ils te restent dans la gorge."      

"Viens, écoute. Combien veux-tu m'en donner ?"    

Le maraîcher suit Thomas.       

"Rien. Je n'en veux plus. Je voulais casser la croûte avant d'aller en ville. Mais c'est mieux ainsi. Je ne perdrai pas ma voix et mon appétit pour chanter les histoires du roi et faire un bon repas à l'hôtellerie."

"Je te les donne pour un didrachme le couple
[2]."     

"Ouf ! tu es pire qu'un taon. Donne-les-moi tes œufs et qu'ils soient frais autrement je reviens et je te fais le museau plus jaune qu'il ne l'est"       

Thomas y va et revient avec au moins deux douzaines d’œufs dans le pli de son manteau.  

"Tu as vu ? Les achats, c'est moi qui les fais à partir de maintenant dans ce pays de voleurs. Je sais comment les prendre. Ils viennent avec de l'argent plein les poches faire des achats chez nous pour leurs femmes, et les bracelets ne sont jamais assez gros et ils marchandent à n'en plus finir. Je me venge.        
 218.3 – Maintenant allons trouver cet autre scorpion. Viens, Pierre, et toi, Jean, prends les œufs."  

Ils vont trouver le vieux qui a son terrain le long de la grand-route qui du côté nord, en longeant les maisons du faubourg, conduit à la ville. C'est une belle route, bien pavée, certainement faite par les Romains. La porte de la ville, du côté de l'orient, est maintenant proche et au-delà on voit que la route continue tout droit, avec un cachet artistique car elle se transforme en un double portique ombragé soutenu par des colonnes de marbre.    

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463> Les gens cheminent dans son ombre fraîche, laissant le milieu de la route aux ânes, chameaux, chiens et chevaux.        

 "Salut ! Tu nous vends du pain ?" demande Thomas.      

Le vieux, ou bien n'entend pas, ou bien ne veut pas entendre. Vraiment le grincement de la noria est tel qu'on ne peut s'entendre.     

Pierre perd patience et crie :     

"Arrête ton Samson ! Laisse-le au moins souffler pour qu'il ne meure pas sous mes yeux, et écoute-nous !"      

L'homme arrête sa bourrique et regarde de travers son interlocuteur, mais Pierre le désarme en disant :    

"Hé ! est-ce que Samson n'est pas un nom approprié pour une bourrique ? Si tu es philistin cela doit te plaire, car c'est une insulte pour Samson. Si tu es d'Israël cela doit te plaire, car cela rappelle une défaite des philistins
[3]. Tu vois donc..."      

"Je suis philistin et je m'en vante."      

"Tu fais bien. Je te vanterai moi aussi si tu nous donnes du pain."

"Mais, n'es-tu pas juif ?"

"Je suis chrétien."

"Où cela se trouve-t-il ?"

"Ce n'est pas un endroit. C'est une personne. J'appartiens à cette personne."        

"Tu es son esclave ?"       

"Je suis libre plus que n'importe qui, car celui qui appartient à cette personne ne dépend plus que de Dieu."   

"Tu dis vrai ? Pas même de César ?"    

"Pouah ! Qu'est-ce César devant Celui que je suis, et auquel j'appartiens, et au nom de qui je te demande du pain !"   

"Mais, où est cet homme puissant ?"  

"Cet homme là-bas qui nous regarde et sourit. C'est le Christ, le Messie. Tu n'en as jamais entendu parler ?"          

"Si, le roi d'Israël. Il vaincra Rome ?"  

"Rome ? Mais le monde entier et même l'Enfer."     

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464> "Et vous, vous êtes ses généraux ? Habillés ainsi ? Peut-être pour fuir les persécutions des juifs perfides ?"         

"Oui et non, mais donne-moi du pain et, pendant que nous mangeons, je t'expliquerai."

"Du pain ? Mais de l'eau aussi, et du vin et des sièges à l'ombre, pour toi, ton compagnon et ton Messie. Appelle-le."           

Et Pierre court vivement vers Jésus :  

"Viens, viens. Il nous donne
ce que nous voulons, ce vieux philistin. Je crois pourtant qu'il va t'assaillir de questions... Je lui ai dit qui tu es... Je le lui ai dit en gros. Mais il est bien disposé."        

 218.4 – Ils vont tous dans le jardin où l'homme a déjà installé des bancs autour d'une table grossière sous une tonnelle bien garnie de vigne.        

"La paix à toi, Ananias. Que grâce à ta charité ta terre soit féconde et te donne de beaux produits."        

"Merci. Paix à Toi. Assieds-toi, assoyez-vous. Anibé ! Nubi ! Du pain, du vin, de l'eau. Tout de suite" commande le vieux à deux femmes.          

Ce sont sûrement des africaines car l'une est tout à fait noire avec des lèvres épaisses et des cheveux crépus, l'autre a le teint très foncé, bien qu'elle soit de type plus européen
[4]. Et le vieux explique :    

"Les filles des esclaves de ma femme. Elle est morte, et mortes aussi celles qui étaient venues avec elle, mais les filles sont restées. Haut et Bas Nil. Mon épouse était de là-bas. C'est défendu, hein ? Mais moi je n'en ai cure. Je ne suis pas d'Israël, et les femmes de race inférieure sont douces."

"Tu n'es pas d'Israël ?"   

"Je le suis par force, car nous avons Israël sur le cou comme un joug. Mais... Tu es israélite et cela t'offense, ce que je dis… ?"      

"Non