Vision du mardi 4 avril
1944
(mardi saint)
153/154>
24.1 – Je vois la maison en fête.
C'est le jour de la circoncision. Marie
a pris soin que tout soit beau et en ordre. Les pièces brillent
de lumière et aussi les plus belles étoffes, les plus beaux meubles, c'est
une splendeur. Il y a beaucoup de monde.
Marie se déplace, agile parmi les groupes, toute belle dans son plus beau
vêtement blanc.
Élisabeth,
révérée comme une matrone, jouit délicieusement de la fête. Le bébé est sur
son sein, repu de lait.
24.2 – Vient le moment de la circoncision .
"Nous l'appellerons Zacharie. Tu te fais
vieux et il convient que ton nom soit donné à l'enfant" disent les
hommes.
"Certainement non !" s'écrie la mère. "Son nom est Jean. Son nom doit être un témoignage de la puissance de
Dieu."
"Mais quand donc y a-t-il eu un Jean dans notre parenté ?"
"N'importe. Il doit s'appeler Jean."
"Que dis-tu, Zacharie ? Tu veux qu'il ait ton nom, n'est-ce
pas ?"
Zacharie fait signe que non. Il prend la tablette et écrit :
"Jean est son nom".
Il a à peine fini d'écrire qu'il ajoute avec sa langue libérée :
"Puisque Dieu a fait une grande grâce à moi son père et à sa mère, et à
ce petit, son nouveau serviteur, qui passera en effet sa vie à glorifier le
Seigneur, et il sera appelé grand dans la suite des siècles et aux yeux de
Dieu, parce qu'il s'emploiera à convertir les cœurs au Seigneur Très-Haut. L'ange
l'a dit, et moi je ne l'ai pas cru . Mais maintenant je
crois et la Lumière se fait en moi, Elle est parmi nous et vous ne la voyez
pas, Son sort sera d'être ignorée parce que les hommes ont l'esprit encombré,
endormi. Mais mon fils la verra et parlera d'Elle et tournera vers Elle les
cœurs des justes d'Israël. Oh ! bienheureux ceux qui croiront en Elle et
croiront toujours à la Parole du Seigneur. Et Toi, sois béni, Seigneur
Éternel, Dieu d'Israël parce que tu as visité et racheté ton peuple en lui suscitant
un puissant Sauveur dans la maison de David, son serviteur. Comme tu as
promis par la bouche des saints Prophètes, depuis les temps anciens de nous
délivrer de nos ennemis et des mains de ceux qui nous haïssent, pour exercer
ta miséricorde envers nos pères et montrer que tu n'oublies pas ta sainte
alliance. Tel est le serment que tu as fait à Abraham notre père : de
nous accorder que sans crainte, délivrés de la main de nos ennemis, nous te
servions, dans la sainteté et la justice, en ta présence, pendant toute la
vie" et ainsi jusqu'à la fin . (J’ai tout écrit jusqu’à ce point parce que, comme
vous le voyez, Zacharie s’adresse à Dieu).
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155> Les personnes présentes sont dans la
stupeur : pour le nom, pour le miracle et pour les paroles de Zacharie.
Élisabeth à la première parole de Zacharie, avait hurlé de joie. Maintenant
elle pleure pendant que Marie la tient embrassée et la caresse joyeusement.
24.3 – Je ne vois pas la circoncision.
Je vois seulement Jean hurler comme un désespéré quand on le rapporte. Même
le lait de sa mère ne parvient pas à le calmer. Il se débat comme un jeune
poulain. Mais Marie le prend dans ses bras et le berce, de sorte qu’il se
calme et ne crie plus.
"Mais regardez !" dit Sarah. "Il ne se tait que
lorsqu'elle le prend !"
Les gens s'en vont lentement. Dans la pièce, il ne reste que Marie avec le
bébé dans les bras et Élisabeth toute heureuse.
24.4 – Zacharie entre et ferme la porte.
Il regarde Marie avec les larmes aux yeux. Il veut parler, puis se tait. Il
s'avance. Il s'agenouille devant Marie.
"Bénis le misérable serviteur du Seigneur" lui dit-il.
"Bénis-le, puisque tu peux le faire, toi qui le portes en ton sein. La
parole de Dieu m'a parlé quand j'ai reconnu mon erreur et que j'ai cru à tout
ce qui m'avait été dit. Je te vois, et aussi ton heureuse destinée. J'adore en toi le Dieu de Jacob.
Toi, mon premier Temple, où le premier prêtre devenu conscient peut à présent
prier l'Éternel. Tu es bénie, toi qui as obtenu grâce pour le monde et lui
portes le Sauveur. Pardonne à ton serviteur, s'il n'a pas vu au premier abord
ta majesté. C'est toutes les grâces que tu nous
as apportées avec ta venue, parce que où tu vas, ô Pleine de Grâce, Dieu opère
ses miracles et saints sont les murs où tu entres, saintes deviennent les
oreilles qui entendent ta voix et les chairs que tu touches. Saints les cœurs
parce que tu donnes les grâces, Mère du Très-Haut, Vierge annoncée par les
prophètes et attendue pour donner au peuple de Dieu le Sauveur."
24.5 – Marie sourit, allumée par
l'humilité, et elle parle :
"Louange au Seigneur. À Lui seul. C'est de Lui,
pas de moi que vient toute grâce. Et Lui t'a accordé sa grâce pour que tu
l'aimes et le serves à la perfection le reste de ta vie, pour mériter son
Royaume que mon Fils ouvrira aux Patriarches, aux Prophètes, aux justes du
Seigneur.
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156> Et toi, maintenant qui peux prier devant le Saint, prie
pour la Servante du Très-Haut, parce que être la Mère du Fils de Dieu, c'est
une bienheureuse destinée, être Mère du Rédempteur c'est une destinée
d'atroce douleur, Prie pour moi, qui heure après heure sens grandir le poids
de ma souffrance. Et c'est toute une vie qu'il me faudra le porter. Et si je
n'en vois pas les détails, je sens que ce sera un poids plus lourd que si sur
mes épaules de femme se posait le monde et que je dusse l'offrir au Ciel.
Moi, moi seule, pauvre femme ! Mon Enfant ! Mon Fils !
Ah ! qu'à présent le tien ne pleure pas si je le berce. Mais pourrai-je
moi bercer le mien pour calmer sa douleur ? ... Prie pour moi, Prêtre du
Seigneur.
Mon cœur tremble comme une fleur sous la bourrasque. Je
regarde les hommes et je les aime, mais derrière leurs visages, je vois
apparaître l'Ennemi qui en fait des ennemis de Dieu, de Jésus, mon
Fils..."
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