Maria
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> Sommaire du dossier Maria Valtorta. Traduction automatique de
cette fiche : Luciana et Maria Valtorta. |
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Une voyante victime de violences. Dans les Lettere a Madre
Teresa Maria[1], Maria
Valtorta rapporte les démêlées d’une jeune voyante, que Pie XII consultait
volontiers, avec certains prélats du Vatican. Elle ne cachait pas son
intention d’informer le Saint-Père du blocage, exercé dans son dos, par le
Saint-Office envers l’Œuvre de Maria Valtorta. Telle avait été une des
demandes que Luigina avait reçues du Ciel. Luigina Sinapi (1916-1978). Maria Valtorta l’appelle Luciana. Mais deux spécialistes de
Maria Valtorta donnent ce prénom comme désignant Luigina Sinapi. En effet, on
ne connait pas, de Luciana correspondant à ce profil à cette époque. Une enfance et une jeunesse dans la
proximité du Ciel. Luigina Sinapi est née à Itri entre Rome et Naples, le 8 septembre 1916, fête de
la Nativité de Marie. Très jeune, elle est familière des jeux avec
l’Enfant-Jésus et des anges qu’elle appelle à l’aide pour les personnes en
difficulté. Intriguée par ces dons, sa mère la conduit, au milieu des années
1920, au Padre Pio qui bénit Luigina et déclare que Dieu se manifestait en
elle. Dieu se manifesta clairement à mon âme et y répandit sa
lumière. Je commençais alors à comprendre quelque chose. Ce que je compris
était suffisant pour me donner le la du chant que j’aurais dû chanter sur la
croix qui allait être la mienne, comme le premier mot de mon acte d’offrande
[…] : la forme d’une crucifiée très haut, entre ciel et terre, et bien
fixée par les clous ! Plus tard, en 1927, à 30 ans, Maria
Valtorta voulut de même entrer dans la société de Saint-Paul[9]. Mais elle aussi ne put y rester en
raison de son état de santé. D’autres échos peuvent être mutuellement trouvés
dans les deux vies et probablement dans celles d’autres mystiques. Comme une personne ordinaire, tu vivras à l'abri des regards du
monde. Tu seras peu comprise, tu souffriras beaucoup et tu mourras seule
comme moi[10].
Tu seras, comme ton nom l'indique[11],
la graine de moutarde dans un sillon de Rome. Tu feras l'expérience de
l'extraordinaire dans l'ordinaire. Je te confierai à ma Mère : elle te
guidera et te réconfortera. N'ai pas peur. La relation privilégiée avec Pie XII. L’évènement qui va assurer la place
privilégiée de Luigina auprès de Pie XII, se déroule en avril 1937 à l'Abbaye
delle Tre Fontane, lieu supposé de la décapitation de saint Paul à Rome.
Elle va sur ses 21 ans. Elle s’y promenait avec un groupe de jeunes filles de
sa paroisse qu’elle avait emmené en pèlerinage. C’était alors un lieu peu
ragoutant. Luigina enterre ce qui semblait être les restes d’un enfant
avorté. La Vierge lui apparaît alors et lui confie : Exactement dans dix ans, je reviendrai dans cet endroit. J'utiliserai
un homme qui persécute aujourd'hui l'Église et veut tuer le Pape ...
Maintenant vas sur la place Saint-Pierre, tu trouveras une dame habillée
comme ça ... et tu lui demanderas de te conduire chez son frère Cardinal.
Vous lui apporterez mon message. De ce lieu, j'établirai le trône de ma
gloire à Rome ... Vous direz aussi au Cardinal qu'il sera le futur Pape. Elle se rend donc Place Saint-Pierre
où elle remarque la personne décrite. Il s’agit d’Elisabetta
l’une des deux sœurs du Cardinal Pacelli[12], futur Pie XII, qui était alors un collaborateur proche
de Pie XI et dirigeait sa Secrétairerie, le plus important Dicastère du
Vatican. En cette année 1937, il avait rédigé pour Pie XI, en lien avec
l’archevêque de Munich, l’encyclique Mit Brenender Sorge qui
dénonçait le nazisme. Je veux que tu sois ma lampe dans la nuit pour dissiper tant de
ténèbres que le Diable sème en ces temps, surtout contre l'Église; que tu
sois une lampe pour l'amertume du Pape, pour la confusion des personnes
consacrées, pour les écueils de la jeunesse à travers la presse, les
spectacles, les sectes secrètes et les partis voués à ôter la pureté aux
chrétiens. Ce n’est pas sans rappeler le
message du Ciel, du 23 décembre 1948[13], que Maria Valtorta remis au
Saint-Père en l’avertissant notamment que l’Enfer avançait et l’enjoignant de
ne pas faiblir dans la défense de l’Œuvre donnée à Maria Valtorta. Les mœurs du Saint-Office dévoilées. C’est donc en avril 1950 que la
correspondance de Maria Valtorta dévoile le dessous des cartes. Voici ce
qu’elle écrit : Ma Mère, On remarquera cette protection du
Ciel que l’on retrouve mentionnée dans les Évangiles où les ennemis de Jésus
ne peuvent rien faire tant que l’heure n’est pas arrivée. On la trouve de
même dans la vie des mystiques. Au début de sa mission, elle a été calomniée comme
"hystérique", "possédée", etc. Ils lui ont fait des
exorcismes, ils ont essayé de la faire enfermer d'abord dans un hôpital
psychiatrique, puis dans un couvent. Mais ensuite, ils ont dû abandonner et
la laisser faire. Maria Valtorta avait pris la
précaution de signaler que "ce sont toutes des informations contrôlées,
confirmées par des personnalités" car ce qu’elle nous dévoile est une
réalité indigne qui justifie les messages du Ciel confiés aux différentes
mystiques, dont Maria Valtorta, sur le délitement des mœurs d’une partie du
Peuple de Dieu et de son clergé. Les ravages sont graves comme en témoigne
ces confidences faites à Mgr Carinci à propos des mœurs d’une partie du
Saint-Office : Maintenant, voici que ce qui se passe est en opposition ouverte
à tout cela (la foi dans l’autorité de l’Église et du Pape), et c’est comme
si le monde entier, le monde de ma foi absolue dans les enseignements de
l’Église, s’écroulait et c’est une stupeur douloureuse qui se crée dans mon
âme qui en reste bouleversée[18]. Comme une réponse du Ciel, Maria
Valtorta rapporte à Madre Teresa Maria, en même temps que les violences
faites à Luciana et à l’Œuvre, que le Père Mariano Cordovani
(1883-1950) "Maître des Palais, théologien de la Secrétairerie d'État et
chef du Saint-Office, ainsi que le principal
opposant à l'œuvre, est décédé subitement (paralysie fulminante) sans avoir
le temps de dire seulement un : Mon Jésus !" Est-ce que tu le vois ? Le reconnais-tu ? Il est là. Et il sera
là longtemps, longtemps, longtemps au seul motif d'avoir combattu Moi, toi et
l'Œuvre, agissant contre la Sagesse, la Charité, la Justice. Marques ce que
tu vois, brièvement, et ce que je dis, avec la plus grande exactitude. Parce
que c'est la vérité, pour celui que tu as vu et pour beaucoup de ceux qui ont
agi ou agiront comme lui[19]. "Pour beaucoup, le Saint-Office est un objet
de scandale !" Maria Valtorta, et sans doute
Luigina, ne furent pas les seules à être scandalisées : le 8 novembre 1963, le cardinal Josef Frings,
archevêque de Cologne, s’exclame en pleine assemblée conciliaire : La procédure du Saint-Office ne répond plus à notre temps et
est pour beaucoup un objet de scandale. Cette charge est accueillie par un
tonnerre d’applaudissements. Sous le coup de l’affront, le cardinal Ottaviani
en a les larmes aux yeux. Si cette entreprise vient de Dieu, vous ne pourrez pas la faire
tomber. Ne risquez donc pas de vous trouver en guerre contre Dieu (Gamaliel, Actes des
apôtres 5, 39). Le Saint-Père continua à voir
Luciana et à l’informer de la controffensive qui s’organisait au Vatican en
faveur de l’Œuvre donnée à Maria Valtorta. Elle en parle dans une autre
lettre[20] : I - Luciana, cette personne dont je vous ai parlé, est revenue
vers Sa Sainteté le 29 mars. Sa Sainteté a reconfirmé qu'il s'occupait
personnellement de la question. En fait, le Mémorandum que Luciana lui avait
apporté quelque temps auparavant, et qui exposait la pétition et le dessein
de l'honorable Corsanego et Tredici et de Mgr
Lattanzi, et que Sa Sainteté avait mis dans son Bréviaire, était passé de Sa
Sainteté au cardinal Nicola Canali, qui est l'un
des cardinaux du Saint-Office et cardinal Protecteur de l'Ordre des Servites
de Marie. Effectivement, l’heure opportune de
la publication arriva avec beaucoup d’appréhension et de prudence, en 1956.
Après la mise à l’Index de décembre 1959, l’enthousiasme du lectorat faiblit
à peine avant de repartir de plus belle car c’est le propre des brebis
d’écouter la voix du Bon Pasteur (Jean 10, 27)
et personne ne peut les en séparer. |
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[1] Lettere a Madre Teresa
Maria, volume 2, Pages 279-283.
[2] Anticamera pontificia
peut se définir comme l’administration chargée de l’activité du Saint-Père.
[3] Corps
des avocats habilités à plaider devant les tribunaux du Vatican pour toutes
sortes de causes, y compris les causes de béatification.
[4] Maria
Valtorta. La testimone
della vita di Cristo,
CEV 2019, page 98, note n° 19.
[5] Par
correspondance privée.
[6] Luigina
elle-même recourrait à des pseudonymes, tant elle souhaitait rester effacée.
Elle publie ainsi, en 1951, la "Via Crucis dell’Amabilità" sous le pseudonyme de "Monialis". Puis, en 1954, elle s’inscrit sous le
pseudonyme de "Suor Eugenia" (en référence
au Pape Eugenio Pacelli) lorsqu’elle s’inscrit comme
tertiaire des servites de Marie, une caractéristique qu’elle partage avec Maria
Valtorta qui, comme elle, avait été auparavant Tertiaire de St-François (La Serva di Dio Luigina Sinapi {it}, Rosalia Azzaro Pulvirenti, pages 12 et 27).
[7] Via Crucis, ou chemin de Croix, désigne ici l’itinéraire mystique
qui, à l’imitation du Christ et à sa suite, unit spirituellement et
physiquement, l’âme au sacrifice de la Croix.
[8] Autobiographie, page 129.
[9] F.M.
Debroise, À la rencontre de Maria
Valtorta, Tome 1, page 35/36.
[10]
Effectivement, elle mourut seule. le 17 avril 1978.
Selon son médecin, le Dr Marco Grassi, ses derniers
jours furent accompagnés de grandes souffrances qu’elle supportait avec
patience, disant seulement : "J’attends !". On la trouva
morte, le visage tourné vers le tabernacle de la chapelle qu’elle avait
aménagée dans son appartement de Rome, 51 Via Urbino. Ses obsèques eurent lieu
dans la Basilique Sainte-Croix de Jérusalem (Santa Croce in Gerusalemme), là même où
sont conservées des reliques de la Passion (La
Serva di Dio Luigina Sinapi
{it}, Rosalia Azzaro Pulvirenti, page 42).
[11] Moutarde
se dit senape
(pluriel senapi).
[12] La
fratrie comptait Giuseppina Francesco, (Eugenio) et Elisabetta, la dernière. La famille était issue de la
noblesse pontificale. Eugenio fut le seul à avoir une vocation religieuse.
[13] Les Carnets.
[14] Les cahiers de 1945 à 1950, dictée du 23 octobre 1947.
[15] Il
s’agit des visions de la vie de Jésus publiées plus tard sous le titre de L’Évangile tel qu’il m’a été révélé.
[16] "La picchiarono".
Picchiare
implique la violence physique = malmener, battre, frapper, etc.
[17] Littéralement :
allora tentarono farle violenza carnale.
[18] Lettere a Mons. Carinci {it}, 9 janvier 1949.
[19] Les Carnets, 6 juin 1950.
[20] Lettere a Madre Teresa
Maria, volume 2, Pages 285-288.
[21] Mgr Federico Callori di Vignale (1890-1971). Il fut par la suite secrétaire particulier de Jean XXIII et nommé
cardinal par Paul VI.