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Libre opinion.
Maria Valtorta : un discernement spirituel à poursuivre, pas à refermer

par François-Michel Debroise.

 

Le récent communiqué du Dicastère pour la Doctrine de la Foi concernant les écrits de Maria Valtorta suscite des réactions contrastées : si ce texte du Vatican comporte des motifs de satisfaction pour les lecteurs de Maria Valtorta, il met aussi en lumière des ambiguïtés persistantes — et révèle, chez certains commentateurs français, une méconnaissance préoccupante du discernement sur les révélations privées.

Des signes encourageants
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Commençons par les éléments positifs. Ce communiqué apporte à tout lecteur des œuvres de Maria Valtorta deux motifs clairs de satisfaction :

1. Une reconnaissance implicite de l’ampleur du lectorat.

Le Vatican constate lui-même l’affluence croissante autour de ces écrits. Le fait même qu’un document du Dicastère s’y intéresse témoigne de leur rayonnement mondial, et d’un impact spirituel désormais impossible à ignorer.

2. Le maintien de la liberté de lecture avec discernement.
Depuis plus de trente ans, l’Église ne proscrit pas la lecture de ces textes. Elle en recommande une approche prudente, ce qui est habituel pour les révélations privées non encore reconnues officiellement. Le Dicastère confirme ici cette position : il n’y a ni interdiction, ni condamnation, mais une invitation au discernement personnel.

Une attente toujours présente
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Ce discernement, pour beaucoup de fidèles, nourrit aujourd’hui une espérance : celle d’une reconnaissance explicite de la valeur spirituelle de ces écrits, par exemple sous la forme d’un nihil obstat.

Et cette espérance ne repose pas sur un enthousiasme naïf. Elle s’appuie sur une série de soutiens significatifs :

·         L’encouragement oral donné par le pape Pie XII en 1948.

·         La position conciliante du cardinal Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, en 1992.

·         Les catéchèses pastorales de l’évêque diocésain en responsabilité pour la cause de Maria Valtorta (2021–2024)[1].

·         Et plus récemment, une appréciation bienveillante du Pape François lui-même.

Ces prises de position — même privées — constituent une continuité bienveillante, qui appelle logiquement à une reconnaissance publique des fruits spirituels que ces écrits suscitent depuis des décennies.

Une inquiétude légitime face aux réactions médiatiques
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Mais en marge du communiqué, un autre sujet de préoccupation apparaît : la réception médiatique en France.    

Certains médias, pourtant spécialisés dans les questions religieuses, ont réagi avec un ton marqué par la suspicion, voire le rejet caricatural. Deux formes d’ignorance s’y croisent :

·         Une ignorance du dossier Valtorta, sans doute excusable tant il est complexe.

·         Mais aussi, et plus préoccupant, une ignorance — ou un rejet — du principe même des révélations privées. Ce qui, venant de voix chrétiennes, est autrement plus grave.

Or, comme le rappelle saint Paul, et avec lui toute la Tradition, il y a bien “révélation” dans les révélations privées. C’est-à-dire une possible action de l’Esprit-Saint, qu’il convient de discerner à la lumière des fruits. Il ne s’agit pas de tout croire aveuglément, mais de ne pas mépriser a priori, et d’examiner toute chose pour retenir ce qui est bon (1 Thessaloniciens 5,19-21). Le cardinal Ratzinger lui-même soulignait cette exigence évangélique[2].

Aujourd’hui encore, on constate chez certains observateurs le refus de prendre en compte les fruits spirituels — pourtant manifestes — produits par les écrits de Maria Valtorta : conversions, vocations, guérisons intérieures, retour à la prière, amour de l’Évangile…

On préfère leur opposer des arguments à charge, glanés dans une étude documentaire univoque, sans égard pour les lois minimales du discernement.

Le précédent de Medjugorje
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Cette posture de rejet systématique n’est pas nouvelle. Elle fut déjà observée avec les apparitions de Medjugorje.  

Longtemps contestée, cette source de foi et de conversion a fini par recevoir — après des décennies de débats — le nihil obstat. Il s’agit là de la plus haute reconnaissance possible dans le cadre des nouvelles normes édictées par l’Église.     

Le Dicastère, dans son décret, souligne l’abondance des fruits spirituels constatés à Medjugorje. On aurait pu s’attendre à un large soulagement, voire un chant d’action de grâce. Or, certains commentateurs persistent dans une posture d’obstruction : "Nihil obstat ? Oui, mais l’Église ne reconnaît pas l’origine surnaturelle, et appelle à la prudence vis-à-vis des voyants…"

Ce type de remarque révèle une profonde méconnaissance des normes actuelles :

  • L’Église ne décrète jamais le caractère surnaturel d’un phénomène encore en cours.
  • Ce n’est pas l’objet des nouvelles procédures de discernement qui consacrent, par ailleurs, l’importance du sensus fidelium (sens spontané de la foi par les fidèles)[3].
  • Même les apparitions reconnues, comme Lourdes ou Fatima, n’exigent pas un assentiment de foi théologale, mais seulement un assentiment prudent, fondé sur la raison et les fruits.

De plus, s’il y avait eu de réelles réserves doctrinales ou pastorales, le Dicastère aurait choisi une formule plus nuancée — parmi les six options canoniques possibles — et non la plus favorable.

Accueillir l’Esprit là où Il souffle
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L’action de l’Esprit ne se laisse jamais enfermer dans des schémas préétablis. Il agit où Il veut, comme Il veut[4], souvent par des voies imprévues, voire déroutantes.

Mgr Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille et nouveau président de la Conférence des évêques de France, le constatait récemment à propos de l’augmentation des demandes de baptême, après des années de déclin. Il notait que ces nouveaux catéchumènes ne venaient pas frapper à la porte de l’Église selon des itinéraires classiques, mais par des chemins insolites : les réseaux sociaux, les rencontres providentielles, les témoignages vécus.

Cette situation, disait-il, pose une question fondamentale : comment allons-nous les accueillir ? Comment leur permettre de rester dans l’Église et d’y grandir ?

Ce même accueil s’impose à nous pour les révélations privées, qu’elles soient à Medjugorje (depuis 44 ans) ou dans les écrits de Maria Valtorta (depuis plus de 65 ans).

Ces œuvres ont tenu bon. Elles ont traversé les décennies, les oppositions, les procès d’intention. Rien ne les a arrêtées. Et comme le disait Gamaliel, membre du Sanhédrin, face aux premières communautés chrétiennes :

« Si leur entreprise vient des hommes, elle disparaîtra. Mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez pas les faire tomber. Prenez garde de ne pas vous retrouver en guerre contre Dieu. » (Actes 5,39)

L’Église n’impose pas de croire à ces révélations. Le Catéchisme de l’Église catholique (n° 67) rappelle que leur réception relève d’un assentiment libre, éclairé, prudent — non d’un acte de foi théologale.

Mais à ceux qui ne croient pas à leur origine surnaturelle, l’Église demande au moins une chose : reconnaître les fruits. Ne pas mépriser l’œuvre simplement parce qu’elle dérange. Ne pas fermer les yeux sur les conversions, les appels, les élans de foi qu’elle suscite.

C’est là, peut-être, le premier devoir spirituel : accueillir ce que Dieu accomplit, même quand cela nous échappe.

François-Michel Debroise

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Fiche mise à jour le 14/04/2025

 



[1] Par exemple, homélie pour le 60ème anniversaire de la mort de Maria Valtorta.

[2] Cardinal Josef Ratzinger, Commentaire théologique, Révélation publique et révélations privées – leur lieu théologique, 26 juin 2000, § 2 (en fin de document).

[3] Normes procédurales, "Reconnaissance d'une action de l'Esprit".

[4] Cf. Jean 3,8.