"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

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.5.345 - Miracolo al castello di Cesarea Paneade.

 3.344 - At the Castle in Caesarea Paneas.

 4.345 - Milagro en el castillo de Cesárea Paneas.

 6.390 - Auf der Burg von Caesarea Philippi.



Ruines (1903) du château de Banias (Césarée Panéade) modifié ultérieurement par les croisés.


Mercredi 7 février 29
(7 Adar I 3789)
Césarée de Philippe.


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 Descriptif du Château du Tétrarque.

 Miracle du nouveau-né (Jésaï-Tobie).



Tour du château de Banias photographiée par Lawrence d'Arabie.

 

 

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Ancienne édition : Tome 5, chapitre 33.
Nouvelle édition : Tome 5, chapitre 345.

345
Miracle au château de Césarée Panéade.

Le jeudi 29 novembre 1945

351>  333.1 – Le repas est terminé dans la maison hospitalière. Jésus sort avec les douze, les disciples et le vieux maître de maison. Ils reviennent à la "Grande Source"[1], mais ne s'y arrêtent pas. Ils continuent leur route en allant toujours en direction du nord.     

 La route qu'ils ont prise, bien que montante, est pratique car c'est une vraie route que peuvent suivre les chars et les chevaux. Tout en haut, au sommet d'une montagne, il y a un château massif ou une forteresse, qui étonne à cause de sa forme singulière. On dirait deux constructions établies avec une différence de niveau de quelques mètres l'une par rapport à l'autre, de sorte que celle qui est le plus en arrière et la mieux fortifiée, est surélevée par rapport à l'autre et la domine et la défend[2]. Un mur élevé et large, dominé par des tours massives de forme carrée[3], relie les deux constructions qui pourtant forment un ensemble unique car elles sont entourées d'une enceinte unique avec des pierres en saillie, verticales ou un peu obliques à la base pour donner un meilleur appui au poids du bastion. Je ne vois pas le côté ouest, mais les deux côtés nord et sud tombent à pic ne formant qu'un avec la montagne qui est isolée et qui descend à pic de ces deux côtés et je crois qu'il en est de même du côté ouest.      

Le vieux
Benjamin, à cause de la fierté de tout habitant envers sa cité, fait valoir le château du Tétrarque, qui est en même temps qu'un château une défense de la ville, et il en énumère la beauté et la puissance, la solidité, la commodité des citernes et des bassins, des espaces libres, le large champ de vision, sa situation, etc. etc.      

"Les romains eux-mêmes disent qu'il est beau. Et eux s'y connaissent… !" termine le vieillard. Et il ajoute :         

"Je connais
l'intendant, aussi je puis vous faire entrer. Je vais vous faire voir le plus vaste et le plus beau panorama de la Palestine."          

Jésus écoute avec bienveillance. Les autres sourient un peu, eux qui ont vu tant de panoramas... mais le vieillard est si bon qu'ils n'ont pas le cœur de le mortifier et ils l'approuvent dans son désir de montrer de belles choses à Jésus.   

 345.2 – Ils arrivent au sommet. La vue est vraiment belle, même de la petite place qui est devant le portail de fer qui donne accès. Mais le vieillard dit :       

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352> "Venez, venez !... Dedans, c'est plus beau. Nous allons monter sur la partie la plus haute de la citadelle. Vous allez voir..."          

Ils pénètrent dans l'entrée sombre creusée dans la muraille large de plusieurs mètres, jusqu'à une cour où les attendent l'intendant et sa famille. Les deux amis se saluent et le vieillard explique le but de sa visite.   

"Le. Rabbi d'Israël ?! Dommage que Philippe soit absent. Il désirait le voir, car sa renommée était parvenue jusqu'à lui. Il aime les vrais rabbis car ce sont les seuls qui ont défendu son droit, et aussi pour faire la nique à
Antipas qui ne les aime pas. Venez, venez… !"       

L'homme a d'abord lorgné Jésus, puis il a pensé bien faire de l'honorer en Lui faisant une inclination digne d'un roi.

Ils traversent une nouvelle entrée, voilà une seconde cour et une nouvelle porte de fer qui donne accès à une troisième cour au-delà de laquelle se trouve un fossé profond et la muraille garnie de tours de la citadelle. Des visages curieux d'hommes d'armes et d'ordonnances se font voir de tous côtés, Ils pénètrent dans la citadelle et puis, par un escalier, ils montent sur le bastion et de là à une tour. Dans la tour entrent seulement Jésus avec l'intendant, Benjamin et les douze. Davantage serait impossible, car ils sont déjà serrés comme des anchois. Les autres restent sur le bastion.         

Mais quelle vue quand Jésus et ceux qui l'accompagnent sortent sur la petite terrasse qui couronne la tour et ils penchent tous leurs visages du haut du parapet de pierre ! En se penchant sur le mur qui se trouve sur ce côté ouest, le plus élevé du fort, on voit Césarée toute entière qui s'étend au pied de ce mont et on la voit bien car elle aussi n'est pas en plaine, mais sur des pentes douces. Au-delà de Césarée, s'étend toute la plaine fertile qui précède le
lac de Mérom. On dirait une petite mer d'un vert tendre avec des facettes d'eaux claires couleur de turquoise qui brillent sur l'étendue verte comme des lambeaux du ciel serein. Et puis des collines plaisantes, mises comme des colliers vert émeraude foncé strié par l'argent des oliviers répandus çà et là aux abords de la plaine, et puis ce sont les panaches aériens des arbres en fleurs ou bien des massifs d'arbres fleuris... Mais en regardant vers le nord et l'est voici le Liban puissant, l'Hermon qui brille au soleil avec ses neiges perlées et les monts de l'Iturée, puis la vallée du Jourdain, enserrée dans le berceau qui se forme entre les collines de la mer de Tibériade et les monts de la Gaulanitide, apparaît dans un raccourci hardi, qui se perd, dans un lointain de rêve. 

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353> "Beau ! Beau ! Très beau !" s'exclame Jésus en admirant, et il semble bénir ou embrasser ces lieux merveilleux avec ses bras qui s'ouvrent et son visage souriant. Et il répond aux apôtres qui Lui demandent telle ou telle explication, en indiquant les endroits où ils ont été, ou bien les régions et les directions où elles se trouvent. 

"Mais je ne vois pas le Jourdain" dit
Barthélemy.    

"Tu ne le vois pas, mais il est dans cette vaste étendue entre deux chaînes de montagnes. Tout de suite après celle de l'ouest se trouve le fleuve. Nous descendrons par là car la Pérée et la Décapole attendent encore l'Évangélisateur."

 345.2 – Mais à ce moment il se retourne, semblant interroger l'air à cause d'une lamentation longue, étouffée, qui frappe ses oreilles et ce n'est pas la première fois. Et il regarde l'intendant comme pour lui demander ce qui arrive.   

"C'est une des femmes du château, une épouse. Elle est sur le point d'avoir un enfant. Le premier et le dernier car son époux est mort aux calendes de Casleu
[4], Je ne sais même pas s'il va vivre, car la femme, depuis qu'elle est veuve, ne fait que fondre en larmes. Ce n'est plus qu'une ombre. Tu entends ? Elle n'a même plus la force de crier... Certainement... Veuve à dix-sept ans... et ils s'aimaient beaucoup. Ma femme et sa belle-mère lui disent : "Dans ton fils, tu retrouveras Tobie". Mais ce sont des mots..."         

Ils descendent de la tour et font le tour des bastions, en admirant toujours l'endroit et le panorama. Puis l'intendant veut absolument offrir des boissons et des fruits aux visiteurs et ils entrent dans une vaste pièce sur le devant du fort, où les serviteurs apportent ce qui est commandé.    

La lamentation est plus déchirante et plus proche, et l'intendant s'excuse aussi parce que cela retient sa femme loin du Maître. Mais un cri encore plus pénible que la lamentation d'avant lui succède et font rester en l'air les mains qui portaient les fruits ou les coupes à la bouche.

"Je vais voir ce qui est arrivé" dit l'intendant. Et il sort pendant que la cacophonie des cris et des pleurs entre encore plus forte par la porte entrouverte.         

L'intendant revient :      

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354>
 345.4 – "Son enfant est mort à peine né... Quel tourment ! Elle essaie de le ranimer avec les forces qui lui restent… Mais il ne respire plus. Il est noir… !"  

Et il secoue la tête en ajoutant :

"Pauvre
Dorca !"  

"Apporte-moi le bébé."  

"Mais il est mort, Seigneur !"   

"Apporte-moi l'enfant, te dis-je, comme il est. Et dis à la mère qu'elle ait foi."  

L'intendant s'éloigne. Il revient :         

"Elle ne veut pas. Elle dit qu'elle ne le donnera à personne. Elle semble folle. Elle dit que
nous faisons cela pour le lui prendre."  

"Conduis-moi au seuil de sa pièce pour qu'elle me voie."   

"Mais..."    

"Laisse courir ! Je me purifierai après, si jamais..."  

Ils vont rapidement par un couloir sombre jusqu'à une porte fermée. Jésus l'ouvre Lui-même en restant sur le seuil, en face du lit sur lequel une créature diaphane serre sur son cœur un petit être qui ne donne pas signe de vie.

 "La paix à toi, Dorca. Regarde-moi. Ne pleure pas. Je suis le Sauveur. Donne-moi ton petit..."   

Ce qu'il y a dans la voix de Jésus, je ne sais pas. Je sais que la femme désespérée, qui au premier regard avait férocement serré le nouveau-né sur son cœur, le regarde et son œil qui était tourmenté et fou s'ouvre à une lumière douloureuse, mais pleine d'espoir. Elle remet le petit être, enveloppé dans des linges fins, à la femme de l'intendant... et elle reste là, les mains tendues, la vie, la foi dans ses yeux dilatés, sourde aux prières de sa belle-mère qui voudrait la faire étendre.

 345.5 – Jésus prend le paquet de chair à demi refroidie et de linge, et il tient le petit tout droit par les aisselles, et il appuie sa bouche sur les lèvres entrouvertes en se tenant penché car la petite tête pend en arrière. Il souffle fortement dans la gorge inerte... Il reste un instant les lèvres appuyées sur la petite bouche, puis il s'écarte... et un pépiement tremble dans l'air immobile... un second plus fort... un troisième... et enfin un vrai vagissement tout en essayant de remuer sa petite tête, en agitant ses mains, ses pieds, alors que dans un long pleur triomphal de nouveau-né se colore sa petite tête sans cheveux, sa figure minuscule... et le cri de la mère lui répond :   

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355> "Mon enfant ! Mon amour ! La descendance de mon Tobie ! Sur mon cœur ! Sur le cœur de maman... que je meure heureuse..." dit-elle dans un murmure qui s'éteint dans un baiser et une réaction d'abandon bien compréhensible.

"Elle meurt !" crient les femmes.         

"Non. Elle entre dans un repos bien mérité. Quand elle va s'éveiller, dites-lui d'appeler l'enfant :
Jésaï-Tobie. Je la reverrai au Temple le jour de sa purification. Adieu. La paix soit avec vous."  

Il referme lentement la porte et se détourne pour revenir où il était, vers ses disciples. Mais ils sont tous là, groupe ému qui a vu et qui le regarde avec admiration.



Ils reviennent ensemble dans la cour. Les saluent l'intendant abasourdi qui ne cesse de répéter : 

"Comme il regrettera le Tétrarque de n'avoir pas été ici !"  

Et ils reprennent la descente pour revenir à la ville.

Jésus met la main sur l'épaule du vieux Benjamin en lui disant :  

"Je te remercie pour ce que tu nous as fait voir et pour avoir été la cause d'un miracle."...

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Fiche mise à jour le 14/11/23.

 



[1] Le Jourdain a l'une de ses sources principales à Banyias (Panéade).

[2] Comme on peut le voir sur la photo de gauche, la situation du château de Banias est bien celle décrite par Maria Valtorta. Le château fut modifié par les croisés, mais on imagine facilement la disposition initiale.

[3] Sur la photo ci-contre, prise par Lawrence d'Arabie, les tours sont rondes, mais il s'agit des ruines du château des croisés construit à l'emplacement initial de la citadelle de Banias.           

[4] Kisleu : voir les mois du calendrier.