| Catéchèse du
  dimanche 2 avril 1944 145>  22.10 – Marie
  dit : 
 "La première manifestation de l'amour du prochain s'exerce envers le
  prochain. Que cela ne te semble pas un jeu de mots.
 
 
  La charité a un double objet :
  Dieu et le prochain. Dans la charité à l'égard du prochain est comprise celle
  qui s'exerce envers nous mêmes. Mais si nous nous aimons plus que les autres,
  nous ne sommes plus charitables, nous sommes égoïstes. 
 Et même, dans les choses permises, il faut être assez saint pour faire passer
  en premier lieu les besoins du prochain. Soyez tranquilles, mes enfants :
  Dieu, pour les âmes généreuses supplée avec les moyens de sa toute puissante
  Bonté.
 
 
  22.11 – Cette certitude m'a fait venir
  à Hébron pour aider ma parente dans la situation où elle se trouvait. Et à
  mon dessein de secours humain, en donnant au-delà de toute mesure, comme
  c'est son habitude, Dieu a ajouté le don d'un secours surnaturel auquel je ne
  pensais pas. 
 Je vais pour porter un secours matériel, et Dieu sanctifie la droiture de ma
  démarche opérant la sanctification du fruit du sein d'Élisabeth et, avec
  cette sanctification qui présanctifia le Baptiste, soulage la souffrance physique
  d'une fille d'Ève âgée et concevant à un âge inhabituel.
 
 Élisabeth,
  femme de foi intrépide et abandonnée avec confiance à la volonté de Dieu,
  mérita de comprendre le mystère renfermé en moi. L'Esprit lui parla par le
  bondissement de l'enfant en son sein. Le Baptiste a prononcé son premier
  discours d'Annonciateur du Verbe à travers les voiles des veines et de la
  chair qui à la fois le séparaient de sa sainte mère et en même temps
  l'unissaient à elle.
 
 Et je ne refuse pas de dire, à elle qui en est digne et à qui la Lumière se
  révèle, ma qualité de Mère du Seigneur. Le refus de ma part aurait eu pour
  effet de refuser à Dieu la louange qui Lui était due, la louange que je
  portais en moi et que ne pouvant dire à personne, je confiais aux plantes,
  aux fleurs, aux étoiles, au soleil, au chant mélodieux des oiseaux, aux
  brebis patientes et à la lumière d'or qui me donnait un baiser en descendant
  du ciel et au murmure des ruisseaux. Mais prier à deux est plus doux que de
  dire seules notre prière. J'aurais voulu que le
  monde entier connaisse ma destinée, pas pour moi, mais pour
  qu'il s'unisse à moi pour la louange de mon Seigneur.
 
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  de page.
 
 146> La prudence m'a
  défendu de révéler à Zacharie
  la vérité. Ç'aurait été outrepasser l’œuvre de Dieu.
  Si j'étais pour Lui Épouse et Mère, je serai toujours sa servante et je ne
  devais pas, à cause de son grand amour pour moi, me permettre de me
  substituer à Lui et de prendre une décision qui m'aurait mise au-dessus de
  Lui. Élisabeth, en sa sainteté se rend compte et se tait, car qui est saint
  est toujours soumis et humble.
 
 
  22.12 – Un don de Dieu doit toujours
  nous rendre meilleur. Plus nous recevons de Lui, et plus nous devons donner,
  car plus nous recevons et plus Il est en nous et avec nous, et plus nous
  devons nous efforcer de nous rapprocher de sa perfection, Voilà pourquoi en
  faisant passer au second plan mon travail personnel, je travaille pour
  Élisabeth. 
 Je ne me laisse pas dominer par la crainte de n'avoir pas le temps. Dieu est
  le Maître du temps. Quand on espère en Lui, on profite de sa providence même
  pour les choses matérielles. L'égoïsme n'avance à rien: il retarde tout. La
  charité ne retarde rien : elle avance les réalisations. Retenez bien toujours
  cela.
 
 
  22.13 – Quelle paix dans la maison
  d'Élisabeth ! Si je n'avais pas eu la pensée de Joseph et celle, celle,
  celle de mon Enfant qui devait racheter le monde, j'aurais été heureuse. Mais
  déjà la croix projetait son ombre sur ma vie et comme une sonnerie funèbre,
  j'entendais la voix des Prophètes... Je m'appelais Marie, L'amertume se
  mélangeait toujours aux douceurs que Dieu versait en mon cœur. Et elle. a
  toujours été, en augmentant jusqu'à la mort de mon Fils. 
 Mais quand Dieu nous appelle, Marie, à la destinée de victimes pour son
  honneur, oh ! il est doux d'être moulues comme le grain sous la meule
  pour faire de notre douleur le pain qui fortifie les faibles et les rend
  capables de gagner le Ciel !
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