|
L’Évangile est vivant.
Haut de page
L’Évangile
est la partie de la Bible qui rapporte la vie de Jésus, de sa conception (son Incarnation) à sa Résurrection. Il est
composé de quatre récits convergents dont les auteurs, inspirés par
l’Esprit-Saint, ont transmis la Parole de Dieu.
Sur les quatre évangélistes, deux sont des témoins directs, Matthieu et Jean, deux sont des témoins indirects, Marc et Luc.
Aucun autre évangile ne peut être annoncé qui diffère de l’Évangile révélé.
Pourtant Paul annonce, pendant plusieurs années, un évangile reçu directement
de Dieu, par révélation, sans la médiation des hommes. Il menace d’anathème qui en changerait la
teneur.
Ce faisant, il n’instaure pas un cinquième évangile, car son annonce prolonge
et approfondit le dépôt des évangiles canoniques. Il le fait vérifier en
soumettant son évangile révélé à l’autorité de l’Église qui n’y ajoute rien. Une petite frange
"d’espions", "d’intrus", de "faux-frères",
tente toutefois de supprimer la liberté des révélations.
Révélations publique et révélations privées viennent de la même source :
l’Esprit saint qui parle par les prophètes. Qui méprise ces révélations sans
les discerner, s’oppose à leur Auteur.
L’œuvre de Maria Valtorta, si étonnante qu’elle soit, entre dans le cadre des
révélations privées pour lesquelles l’Église n’a que des certitudes
humaines, mais non divines. En effet, elle n’atteste que la Révélation
publique, mais admet les révélations privées dès lors qu’elles ne s’opposent
pas au dépôt de la foi et aux bonnes mœurs. Ainsi fit-elle, dès l’origine, en
admettant la révélation de Paul sans rien y rajouter.
Sur cette subordination, les unes à l’autre, de révélations venant de la même
source, Mgr Laurentin note :
Il est bien clair que Maria Valtorta ne se fait
pas l'égale des évangélistes… Mêmes les précisions exactes qu'elle rajoute,
ne découlent pas de la Révélation. Elles concernent seulement des
informations complémentaires qu'elle a reçues oralement et intuitivement du
Christ. Beaucoup sont vérifiées historiquement. Elles viennent pourtant du
Christ, mais pas en tant que Révélateur de la Bonne Nouvelle.
L’autorité
de ses écrits est donc personnelle et non de foi, ce que rappelait la
Conférence des évêques italiens en donnant son imprimatur conditionnel.
Ceci est parfaitement clair dans les propos de Jésus à Maria Valtorta.
Mais que viennent faire ces "révélations" ? Dieu a
parlé ! Il n’y a rien à rajouter, ou du moins rien d’important qui
vaille de s’arrêter à ces pieuses divagations !
Paradoxalement, ceux qui s’expriment ainsi sapent les fondements de la
Révélation publique en tentant de l’enfermer dans les limites de leur science
humaine : ils la contestent en n’y voyant qu’erreur et contradictions.
Mais Dieu les prend à leur propre piège, en restaurant sa Parole éternelle
grâce à la science inépuisable contenue dans l’œuvre confiée à l’humble
"porte-plume" Maria Valtorta.
S’il n’était nul besoin d’une telle restauration, tous les exégètes, les
biblistes, les historiens, … n’auraient aucune raison d’exister. Toutes les
traductions différentes de la Bible seraient sans fondement.
Mais Maria Valtorta n’a aucune crédibilité dans ces domaines, aucun
diplôme ! Elle non, mais son œuvre, oui. Dieu choisit ainsi les plus
humbles pour révéler ses vérités.
Sainte Hildegarde de Bingen vient, grâce à Benoît XVI, rappeler qu’on peut
avoir visions et révélations tout en étant docteure de l’Église.
Oui, l’Écriture a subit l’outrage du temps, mais c’est Dieu lui-même qui en
restaure l’intégrité par l’intermédiaire de ses porte-parole.
|
|
Matthieu.
Haut de page.
Selon
l’avis communément admis, son Évangile s'attache à prouver que Jésus est le
Messie et à exposer son enseignement dans de grands discours. Cet Évangile
n'a rien du pittoresque ou de la spontanéité que l'on peut lire par exemple
dans l'Évangile de Marc.
Trois qualités ont prédestiné Matthieu à son futur rôle d'évangéliste : sa mémoire, son éloquence et sa
culture.
1 - Sa mémoire : "J'ai bonne mémoire. Je l'ai développée à mon comptoir
et je garderai le souvenir de ce récit pour tout le monde. Quand tu voudras,
je pourrai te répéter tout. Je ne tenais pas de comptes à Capharnaüm, et
pourtant..." (EMV 136).
2 - Son éloquence garante d'un certain style : "Il déploie l'ancien
savoir-faire dont il usait pour plumer les gens à son comptoir de gabelle,
pour forcer les autres à dire : "Tu as raison" dit de lui
Simon-Pierre (EMV
132).
3 - Cultivé, il notait directement les discours de Jésus, ce que ne pouvaient
pas faire certainement tous les autres apôtres. Maria Valtorta l'évoque au
détour d'une scène (EMV 531).
C’est le premier à avoir consigné son Évangile.
Mais je
vous indiquerai, au moment voulu, comment répartir les épisodes des trois
années de vie publique. L'ordre des Évangiles est bon, mais pas parfait comme
ordre chronologique. Un observateur attentif le remarque.
Celui qui aurait pu donner l'ordre exact des faits car il est resté avec Moi
depuis le commencement de l'évangélisation jusqu'à mon Ascension, ne l'a pas
fait. En effet Jean, vrai fils de la Lumière, s'est occupé et
préoccupé de faire briller la Lumière à travers son vêtement de Chair aux
yeux des hérétiques qui attaquaient la réalité de la Divinité enfermée dans
une chair humaine. Le sublime Évangile de Jean a atteint son but surnaturel,
mais la chronique de ma vie publique n'en a pas été aidée.
Les trois autres évangélistes [ceux qu’on appelle les synoptiques] se
présentent semblables entre eux pour les faits, mais ils altèrent l'ordre du
temps, car des trois un seul a été présent à presque toute ma vie publique :
Matthieu, et il ne l'avait écrite que quinze ans plus tard,
alors que les autres l'ont écrite encore plus tard, et pour en avoir entendu
le récit de ma Mère, de Pierre, des autres apôtres et disciples (EMV 468.1)
On peut
voir là la "source Q" (de l'allemand Quelle : source), aujourd'hui disparue. Elle contenait les "logia" ou paroles de Jésus et aurait servie de
sources aux évangélistes.
Selon Maria Valtorta, outre Matthieu, les paroles de Jésus ont été notées par
Jean d'Endor pour la période où il a suivi le Maître. Ces notes ont été
confiées à Margziam, le disciple de Pierre (voir ci-dessous).
Marc.
Haut de page.
Cet
évangile est donné pour proche de Pierre, le patron pêcheur de Galilée. Il
est moins chargé en discours, plus simple voire plus frustre, mais aussi plus
vivant et plus spontané.
Ceci correspond bien à plusieurs traits de tempérament de Pierre. Mais on peut
y voir aussi la trace du travail de Jean
d’Endor. Ce repenti, cultivé, prenait des notes chaque soir pour le temps où
il suivi Jésus. Ces notes étaient destinées au jeune Margziam, fils
adoptif de Pierre. Sous le nom de Martial, Margziam suivra Pierre à Rome.
Sur la personnalité même de Marc, notre interrogation demeure : n'est-ce pas
le fils de Jonas
(Jean), le gardien du Gethsémani ?
Luc.
Haut de page.
Il est,
de tous les évangélistes, celui qui a fait un profond travail d'enquête et
une rédaction historique. Certains évènements qu’il rapporte, ne peuvent être
connus que de la bouche même de Marie.
Ce n'est pas la seule source sur la vie de Jésus : il raconte lui-même à ses
apôtres certains épisodes, comme celui de sa tentation au désert.
Les bergers de la Nativité racontent, de leur côté, leurs
souvenirs.
Oui, je peux te les redire (les paroles de Marie,
alors jeune mère), Seigneur, car tout ce qu'Elle nous a dit, dans les mois où
nous pûmes l'entendre, est écrit ici (et il se frappe la poitrine) se
rappelle Benjamin, l'un des bergers de la Nativité (EMV
103)
Jean.
Haut de page.
Ce qui
sépare cet Évangile des trois autres, dits "synoptiques" en raison
de leur concordance, c'est la pénétration plus intime du mystère du Christ.
Son auteur, Jean, est servi d'autre part, par un puissant génie
métaphysique et dramatique.
La proximité spirituelle de l'apôtre avec Jésus et le fait qu'il ait été le
témoin de tous les évènements (c'est le seul apôtre à être dans ce cas) lui
permet de rendre compte, dans l'intimité, de faits et gestes que d'autres ne
pouvaient faire.
Sa formation hébraïque ainsi que son amour pour Jésus développe en lui une
mémorisation parfaite. Il est capable de restituer de mémoire, mot à mot, les
enseignements complets de Jésus.
Dans l'œuvre de Maria Valtorta, Jésus s'exprime sur l'Évangile de Jean et plus généralement sur
le rôle des Évangiles :
Tu me serviras jusqu'à ma nouvelle venue qui sera
la dernière. Beaucoup de choses se dessécheront avant le dernier temps, comme
des fleuves qui se tarissent et, après avoir été un beau cours d'eau bleue et
salutaire, deviennent un terreau pulvérulent et une pierraille aride. Mais
toi, tu seras encore le fleuve qui résonne ma parole et qui reflète ma
lumière.
|
Cahiers de
1945 à 1950
Voir le sommaire.
|
30 septembre 1947 (pages 417 et 418) : Deux évangélistes seulement étaient des apôtres. Si on les observe de près, ce
sont les évangiles qui me reflètent le mieux ; en effet, si le style de Luc est meilleur; son évangile
peut être qualifié d’évangile de ma Mère et de mon enfance — dont il rapporte
en long et en large des détails que d’autres ne relatent pas — plutôt que
d’évangile de ma vie publique, car il se fait davantage l’écho des autres
qu’il n’apporte une lumière neuve comme le fait Jean, le parfait évangéliste de la Lumière, qui est le
Christ Homme-Dieu. Les évangélistes rapportent des versions de mes paroles
très réduites, jusqu’à en être squelettiques : une allusion plus qu’une
version. Cela les prive du style littéraire que je leur avais donné.
Le Maître se reconnaît en Matthieu
(voir le discours sur la Montagne, les instructions aux apôtres, l’éloge de
Jean-Baptiste et le reste de ce chapitre, le premier épisode du chapitre 15
et le signe dans le ciel, le divorce dans le chapitre 19, puis les trois
chapitres 22, 23 et 24). Le Maître se retrouve essentiellement dans le
lumineux évangile de Jean,
l’apôtre plein d’amour, uni par la charité à son Christ Lumière. Comparez ce
que cet évangile révèle de la puissance du Christ orateur avec ce qu’en
dévoile l’évangile sommaire et ramené à l’essentiel de Marc, exact pour relater les
épisodes entendus par Pierre mais réduit au minimum, et vous verrez si, moi
qui suis le Verbe, j’employais seulement un style très humble ou si la
puissance de la Parole parfaite ne resplendissait pas souvent en moi. Oui,
elle brille chez Jean, bien que très réduite à quelques épisodes…"
15 août 1949 (page 526) : "Ma Mère est la seule à avoir
tout su de moi, aussi bien durant mes années de Fils à Nazareth que lorsque
j'étais le Maître et le Rédempteur, puis le Ressuscité glorieux [...] Les évangélistes et les apôtres
connurent partiellement telle ou telle partie de ma vie. Mais ils ne surent
pas grand-chose — presque rien — de ma Mère.
En revanche, toi seule, ma petite Maria, mon petit Jean, toi seule connais
tout sur Marie et sur moi. Tu as vécu notre vie, à nos côtés. Tu as respiré
l’air de notre maison, de la maison de Joachim puis de Marie, de notre
Nazareth, de toute notre Palestine. Tu as senti l’odeur du pain sorti du four
par Marie, du linge qu’elle lavait, de son corps
virginal et du mien. Tu as humé l’odeur des baumes de Marie-Madeleine, de la
pourriture de Lazare ressuscité, l’odeur de l’agneau et du vin de la Cène
pascale comme aussi celle de mon sang répandu pendant la Passion. Tu as
compté nos respirations, nos voix et nos regards, nos gestes, nos
enseignements, nos miracles.
Tu en sais davantage que le grand Jean. Mon adoratrice crucifiée, j’ai voulu
te donner cela par le biais de ta longue souffrance:
une connaissance parfaite et complète de nous, comme aucun saint et docteur
ne la posséda jamais.
Commentaires de
l’Apocalypse :
Page 563 et suivantes : Par
pitié pour ces pauvres hommes emportés par la tourmente (des derniers temps) de sang, de feu, de persécution, de mort, l’infinie
Miséricorde fera resplendir sur cette mer de sang et d’horreur l’Étoile pure
du matin, Marie, qui sera l’annonciatrice de la dernière venue du Christ. Il
s’ensuit que les nouveaux évangélisateurs enseigneront l’Evangile de Marie,
en vérité trop laissée dans l’ombre par les évangélistes, les apôtres et tous les disciples, alors
qu’une connaissance plus vaste d’elle aurait servi d’enseignement à bien des
gens, évitant ainsi de nombreuses chutes. Elle est en effet corédemptrice et
joue le rôle de maître: un maître de vie pur, fidèle, prudent, compatissant
et pieux, chez elle comme parmi les hommes de son temps. Elle n’a cessé
d’enseigner au cours des siècles et elle est digne d’être d’autant mieux
connue que le monde s’enfonce dans la boue et les ténèbres, afin d’être plus
imitée pour ramener le monde vers ce qui en est dégagé.
Pages
610 à 619 : Si les anciens prophètes ne
virent que l’Homme-Dieu, quelques autres virent l’Homme-Dieu porté sur son
trône par ses principaux confesseurs, les quatre évangélistes, dont
l’aspect symbolisait leur nature spirituelle: Matthieu, l’homme,
entièrement homme par le passé et homme pour décrire le Fils de l’Homme; Marc,
le lion, par son annonce du Christ aux païens plus encore que par sa
description du temps du Christ par son évangile, dans lequel pourtant, en
lion, il préféra faire ressortir la figure du divin Thaumaturge plutôt que
celle de l’Homme-Dieu comme Matthieu l’avait fait. Et cela dans le but
de stupéfier et de conquérir les païens, toujours séduits par ce qui tenait
du prodige.
Luc, patient et fort comme le bœuf pour compléter, par des recherches
patientes jusque sur ce qui avait précédé l’œuvre apostolique proprement dite
du Christ et de ses disciples, l’œuvre de Dieu pour le salut de l’humanité.
Car cette œuvre d’amour infini a débuté par la conception immaculée de Marie,
par la plénitude de la grâce qui lui a été accordée, par la continuelle
communion de Marie à son Seigneur qui, après l’avoir créée, en Père, avec une
perfection unique par rapport à tous les corps nés d’un homme et d’une femme,
comme sa fille bien-aimée, la combla ensuite de sa lumière: le Verbe. (page
610)
[…] L’on peut donc affirmer que celui qui veut connaître Marie — que les évangélistes
et les Actes des apôtres nous révèlent trop peu — doit regarder son Fils qui
a tout pris d’elle, et d’elle seulement, excepté sa nature divine de
Premier-né et de Fils unique du Père. (page 614)
[…] Jean, le quatrième évangéliste, est l’aigle. Il tient de l’aigle
le vol haut, puissant et solitaire, ainsi que la capacité à fixer le soleil.
On retrouve chez Jean l’évangéliste la noblesse de cet oiseau royal, son vol
puissant et le pouvoir de fixer le soleil divin, Jésus — Lumière du monde,
Lumière du ciel, Lumière de Dieu, Splendeur infinie —, le pouvoir de s’élever
à des hauteurs surnaturelles qu’aucun autre évangéliste ne sut atteindre
comme, par cette ascension, le pouvoir de pénétrer le mystère, la vérité et
la doctrine, tout sur l’Homme qui était Dieu.
En planant comme un aigle royal bien haut au-dessus des réalités de la terre
et de l’humanité, il a vu le Christ sous sa véritable nature de Verbe de
Dieu. Plus que le thaumaturge et le martyr Jean nous présente "le Maître″,
l’unique Maître parfait que le monde ait connu. Le Maître-Dieu, la Sagesse
faite chair et enseignante orale des hommes, le Verbe ou Parole du Père,
autrement dit la Parole qui rend sensibles aux hommes les pensées de son
Père, la Lumière venue éclairer les ténèbres et faire fuir la pénombre.
L’évangile de Jean nous présente sincèrement les vérités les plus
sublimes, les plus suaves, les plus profondes, comme les vérités les plus
rudes. De son œil d’aigle et par l’élévation de son esprit à la suite de
l’esprit du Maître, il a vu de haut les grandeurs sublimes comme les extrêmes
bassesses, il a mesuré toute l’étendue de l’amour du Christ et de la haine du
monde juif pour le Christ; il a vu le combat entre la lumière et les ténèbres
— ces ténèbres trop nombreuses —, c’est-à-dire celles de trop d’ennemis de
son Maître, parmi lesquels se trouve même un disciple et apôtre que Jean
désigne clairement, dans son évangile de la vérité et de la lumière, par un
de ses vrais noms: "voleur"; il a vu les complots obscurs, les
pièges subtils employés pour faire que le Christ soit mal vu des Romains, des
juifs et de ces "petits" qui formaient le troupeau des fidèles du
Christ. Il les connaît toutes et les fait connaître, tout en montrant Jésus
dans sa sainteté sublime, non seulement de Dieu mais aussi d’homme (page
615).
[…] Personne n’a compris le Christ intime aussi bien que Jean. Il en a
connu toutes les perfections. Il a pénétré dans le mystère et l’océan de ses
vertus et a vraiment mesuré la hauteur, la largeur et la profondeur de ce
Temple vivant non fait de main d’homme et que les hommes cherchaient en vain
à détruire. Des dizaines d’années plus tard, il les a écrites et décrites,
nous laissant l’évangile le plus parfait en véridicité historique, le plus
puissant en doctrine, le plus lumineux de lumières sapientielles et
caritatives, le plus fidèle pour décrire les épisodes et les caractères,
capable de dépasser les étroitesses d’esprit des juifs et de décrire même ce
que les autres évangélistes n’avaient pas osé dire: la Samaritaine,
l’officier royal, le scandale, la fuite et la révolte des disciples contre le
Maître après le discours sur le Pain descendu du ciel, et encore la femme
adultère, les discussions ouvertes avec les juifs, les pharisiens, les
scribes et les docteurs de la Loi, le fait qu’il se soit réfugié en Samarie à
Ephraïm, ses contacts avec les païens, la vérité sur Judas "qui était un
voleur", ou bien d’autres choses encore.
Lorsqu’il écrivit son évangile, Jean était plus qu’un homme mûr
puisqu’il avait atteint un âge avancé, mais il est toujours resté jeune en
raison de sa pureté et toujours aussi brûlant d’amour pour le Christ, car nul
autre amour humain n’avait détourné la moindre flamme de son amour pour
l’Aimé; Jean, l’aigle aimant du Christ, nous a révélé le Christ avec une
puissance supérieure à toute autre, uniquement inférieure à celle du Christ
nous révélant son Père, laquelle était infinie puisque c’était la puissance
même de Dieu (page 617).
[…] Sur l’échelle mystique des évangélistes, on peut placer Matthieu
au premier degré, Marc au quart de l’échelle, Luc à mi-hauteur
et Jean au sommet (page 618).
[…] Chaque évangéliste a servi à composer la mosaïque qui nous révèle
Jésus Christ Homme-Dieu, sauveur, maître, rédempteur, vainqueur de la mort et
du démon, juge éternel et Roi des rois pour l’éternité. C’est la raison pour
laquelle, dans la théophanie décrite par l’apôtre Jean dans son Apocalypse,
ils servent tous les quatre, sous l’aspect propre à chacun, de fondement et
de couronne au Trône où siège celui qui est, qui était et qui doit venir, et
qui est l’Alpha et l’Oméga, le principe et la fin de tout ce qui était, est
et sera; et leurs voix, unies à celles des vingt-quatre vieillards —
c’est-à-dire des douze principaux patriarches et des douze plus grands
prophètes, ou prophètes majeurs — chantent un hymne de louange éternel à
celui qui est très saint et tout-puissant.
|
|
Bible Osty :
présentation des quatre Évangiles.
Haut de page.
De très bonne heure, des fragments
plus ou moins importants de la catéchèse de Pierre ont été mis par écrit en
araméen, puis en grec. Ensuite ont paru les premiers essais évangéliques
auxquels saint Luc fait allusion dans son Prologue (). Enfin, soucieux de
préserver dans sa pureté le message apostolique et répondant au désir des
diverses communautés chrétiennes, saint Matthieu, saint Marc et saint Luc
ont, entre 50 et 80, rédigé leur évangile.
L'ÉVANGILE SELON SAINT MATTHIEU.
Saint Matthieu, de publicain devenu
Apôtre, a écrit son évangile sûrement avant 60, peut-être même aux environs
de l'an 50, pour des Juifs convertis de Palestine [dans l’extrait ci-dessus, Jésus donne l’an
45 comme date de première rédaction]. Bien que témoin oculaire, il a utilisé la
catéchèse hiérosolymitaine de Pierre, tellement elle faisait autorité. Il y a
joint ses propres souvenirs ainsi que les renseignements écrits ou oraux,
ayant surtout trait aux paroles de Jésus, qu'il a pu recueillir dans les
communautés de Palestine. Matthieu a écrit en araméen, mais son évangile a
été interprété en grec sur la base du texte de Marc entre 70 et 80, et c'est
le seul texte que nous possédons.
L'ÉVANGILE SELON SAINT MARC.
Saint Marc était, comme saint
Matthieu, d'origine juive. Nous savons que sa mère possédait à Jérusalem une
maison où Pierre, miraculeusement délivré de prison, vint se réfugier (Actes
12,12-16). Compagnon de Paul lors de son premier grand voyage apostolique, il
redevint son collaborateur après une brouille passagère. Mais il paraît
surtout avoir été dans la mouvance de Pierre, qui l'appelle "son
fils" (1Pierre 5,13), peut-être parce qu'il l'a converti et baptisé.
C'est à lui que les chrétiens de Rome, issus pour la plupart du paganisme,
ont demandé de mettre par écrit la catéchèse de Pierre. Saint Marc a rédigé
son évangile en grec aux environs de l'an 65.
L'ÉVANGILE SELON SAINT LUC.
Saint Luc, le "Cher
médecin" (Col 4,14) et l'ami de Paul, qu'il a accompagné lors de son
dernier voyage missionnaire et surtout pendant la captivité de Césarée et la
traversée de Césarée à Rome, a rédigé son évangile après les deux autres synoptiques.
Né a Antioche et de culture hellénique, il s'est
proposé de faire entrer le christianisme dans la littérature et dans
l'histoire. Il a écrit probablement vers 80, peut-être à Rome, pour des
païens convertis.
L'ÉVANGILE SELON SAINT JEAN.
Le quatrième évangile constitue une
unité absolument indépendante. Saint Jean ne s'est pas cru lié par le type
de catéchèse inauguré par saint Pierre. Apôtre et témoin oculaire, il a usé
de sa liberté. Il a rompu avec le plan quadripartite, et l'on verra, dans
l'introduction particulière consacrée à cet évangile, les différences
chronologiques, narratives et spirituelles qui caractérisent cette œuvre par
rapport aux synoptiques. L'évangile selon saint Jean a été écrit vers la fin
du premier siècle.
|
|
Extraits de La vie de
Marie d'après les révélations des mystiques
Haut de page.
Il est normal qu'en matière de foi et même de révélation,
il y ait des différences. C'est le cas de l'Évangile même. Il est Parole de Dieu
pour l'Église. C'est donc Dieu qui en est l'auteur irrécusable, mais il n'en
est pas moins l'œuvre d'un écrivain humain, instrument de Dieu, qui garde sa
liberté, sa personnalité, son caractère, son instruction propre, ses
tendances, ses qualités ou déficiences stylistiques, car il est un instrument
vivant et non une plume ou un crayon. Il est l'auteur humain, donc libre. Et
Dieu s'en est servi de l'intérieur pour donner forme à sa Parole. Il s'agit
moins d'une interaction que d'une coaction, car le Créateur est cause interne
et conjointe de tout le reste.
Au niveau naturel, comme au niveau surnaturel, en toute action humaine, tout
est de Dieu, cause première et tout est bien de l'homme, cause seconde, dont
Dieu crée l’authentique liberté.
Ce point est, philosophiquement et théologiquement, essentiel.
Les quatre évangiles sont on ne peut plus différents pour le choix des
épisodes : 111 péricopes sur 373 sont propres à un seul Évangile (4 chez Marc, 30
chez Matthieu, 36 chez Luc, 41 chez Jean), les 262 autres étant communes
tantôt à 3, tantôt à deux évangélistes. Les deux Évangiles de l'enfance (Matthieu 1 – 2 et Luc
1 – 2) n'ont pas un seul épisode en commun : pas même la naissance de Jésus
que Matthieu ne raconte pas même en résumé. Il dit seulement, au passé :
"Jésus ayant été engendré à Bethléem, des mages vinrent" (Matthieu
2,1). Il dit engendré, et non pas né.
Beaucoup d'exégètes partent de leurs "contradictions", mais il n'y
en a aucunes - ni historique, ni théologique - et remarquable est leur accord
à ces deux niveaux, ce qu'établissent précisément "La vie authentique de
Jésus", et "Les Évangiles de Noël" : concordantia discordantium (concordance
des discordances : convergences des oppositions apparentes) notait-on déjà au
Moyen-âge.
|