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L'Énigme |
Accueil >> Plan du Site >> Index des travaux Maria Valtorta a-t-elle visité
Antioche ? |
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Peut-être
Maria Valtorta est-elle allée à Antioche... au temps de Jésus? Arrivant par la mer, le navigateur crétois Nicomède fait remarquer : "le vrai
port d'Antioche c'est Séleucie, sur la mer, à l'embouchure de l'Oronte"
(Tome 5, chapitre 9 – vo 321.3) Exact : Port d'Antioche, au nord de l'embouchure de l'Oronte, dont V. Chapot étudia le site en 1907. Il ajoute : "La ville que
vous voyez, la plus grande, c'est Séleucie. L'autre, vers le midi, n'est pas
une ville, mais les ruines d'un endroit dévasté" Exact : Il s'agit de la vieille colonie grecque de Posidéion
(Aujourd'hui Al Mina, ce qui signifie le
port en arabe). Cette antique colonie grecque, connue de la mythologie et
mentionnée par quelques auteurs grecs (dont Strabon), fut détruite en 413 av
J.-C. et abandonnée. Elle était un champ de ruines au temps de Jésus. Quand
Maria Valtorta l'évoqua dans son œuvre, en 1944, seuls quelques archéologues la
connaissaient, comme c'est encore le cas aujourd’hui ! Nicodème poursuit son explication : "Cette chaîne est le Pierios, qui fait
donner à la ville de Séleucie le nom de Pieria." Exact : Pieria est le nom de la chaîne montagneuse
située au nord de Séleucie ... "Ce pic plus vers
l'intérieur, au-delà de la plaine, c'est le mont Casio qui domine comme un
géant la plaine d'Antioche." Exact : Le mont Cassius, haut de 1739 m, est ainsi dénommé par Pline et
Strabon. Mais aujourd’hui il est connu sous le nom de Djébèl-Akra, la montagne chauve. "L'autre chaîne au nord, est
celle de l'Aman." Exact : Il s'agit du mont Amanus, qui sépare la
Syrie de la Cilicie. "Oh! vous verrez à Séleucie
et à Antioche quels travaux ont fait les romains ! Ils ne pouvaient rien
faire de plus grand. Un port qui est un des meilleurs avec trois bassins et
des canaux et des jetées et des digues." Possible : Le site de Séleucie est aujourd'hui complètement ensablé, mais
quelques sondages archéologiques permettent d'imaginer l'importance des
digues, des murailles et des canaux. Une future campagne de fouilles
prouvera-t-elle l'exactitude de cette description ? Au chapitre suivant, les apôtres quittent Séleucie pour se rendre à Antioche
: "Ils prennent une route près des
murs jusqu'à ce qu'ils sortent par une porte, en côtoyant d'abord un canal
profond et puis le fleuve lui-même. " (Tome 5, chapitre 10 – vo 322.4) Exact : Ce canal sera agrandi un peu plus tard par Titus, et les vestiges en
sont encore visibles de nos jours. Syntyché s'émerveille : "Que de myrtes
!” et Matthieu renchérit : “Et de lauriers !" Exact : Voir par exemple le livre premier des Métamorphoses d'Ovide. |
"Près d'Antioche, il y a un
endroit consacré à Apollon", rapporte Jean d'Endor. Simon le zélote, qui
connaît l'endroit pour y être déjà venu, précise alors : "Vous allez
voir une des plus belles vallées du monde. À part le culte obscène et qui a
dégénéré en orgies toujours plus dégoûtantes, c'est une vallée du paradis
terrestre". Puis il ajoute un peu plus loin : "Dans cette vallée
poétique se trouve Daphnée avec son temple et ses bosquets" (Tome 5, chapitre 10 – vo 322.6). Exact : Le géographe Strabon [1] déclare : "Les Antiochéens
y tiennent leurs panégyries". Et Nonnos de Panopolis,
poète grec du cinquième siècle, évoque les "orgies phrygiennes" de Daphné [2].
Ils approchent d'Antioche, comme l'explique le zélote : "... voici Antioche avec ses tours sur les
remparts. Nous allons entrer par la porte qui est près du fleuve". Et à
la question de Pierre : "Cette ville est très fortifiée
, hein?", il répond : "Très fortifiée. Des murs d'une
hauteur et d'une largeur grandioses, en plus des cent tours qui, vous le
voyez, semblent des géants dressés sur les murs, et des fossés
infranchissables à leurs pieds." Exact : En 1861, Émile Isambert écrit [3] qu’il subsiste 50
tours des 130 d’origine, démontrant le génie militaire des romains. Simon précise encore :
"Et même le Silpio
a mis ses sommets au service de la défense" Exact : Il ne reste rien aujourd’hui des ruines de ces défenses au sommet du Silpius, mais Louis-François Cassas en établit quelques
croquis au 18e siècle.
Mille pages plus loin dans l'œuvre, une lettre de Syntyché
est l'occasion d'une profusion d’autres détails donnés sur Antioche, qui
était alors la troisième cité de l’empire, après Rome et Alexandrie : "Au moment où j'écris, de l'une des terrasses
de la maison je vois ... le palais du Légat dans l'île" (Tome 6, chapitre 153 – vo 461.14). Exact : Libanius d'Antioche (314-394) écrit que le
palais du gouverneur occupait un quart de l'île [4]. "... ses rues royales, ses
murs aux centaines de tours puissantes, et si je me retourne, je vois le
sommet du Sulpius qui me domine avec ses casernes,
et le second palais du Légat" Exact : Conforme à la description qu'en donne Libanius.
Plus tard les croisés firent une citadelle des vestiges de ce second palais
fortifié. Plus loin dans sa lettre, Syntyché poursuit :
"Une dame romaine voulait me
recevoir dans sa splendide maison près des colonnades d'Hérode" (Tome 6, chapitre 153 – vo 461.19) Exact : L’Histoire et l’Archéologie attestent de cette colonnade, agrandie
ensuite par Tibère. "Une prosélyte, veuve ...
qui habite près du pont de Séleucie" Exact : Ce pont plusieurs fois reconstruit, à l’ouest de la ville, subsistait
en 1785. |
"Une famille
gréco-assyrienne qui possède des magasins dans une rue près du Cirque" Exact : Les ruines du cirque, retrouvées près du palais du gouverneur. "Et me voici dans la maison
de Zénon, sur les pentes du Sulpius près des
casernes. La citadelle surplombe, menaçante, de son sommet. Cependant, avec
son aspect si peu engageant, elle vaut mieux que les riches palais de l'Onpholus et du Nimpheus" Exact : Il faut lire bien sûr l’Omphalos,
"le centre de la cité" où
se dressait une statue remarquable d'Apollon. Et le grandiose Nymphaeum
d'Antioche, qui alimentait en eau toute la cité. Il fut détruit lors d’un
tremblement de terre qui ravagea la cité [5]
. Il ne faut pas oublier non plus la mention d’Antigonéa
(Tome 5, chapitre 11 – vo 323) et des jardins de Lazare... Les archéologues recherchent
encore de nos jours des traces de cette cité contemporaine d’Antioche, mais
dont le déclin était déjà amorcé au moment de la conquête romaine
[6].
Toutes ces données sont donc exactes, même si leur
vérification s’avère parfois longue et délicate. En effet ces informations
sont disséminées ça et là dans divers ouvrages.
Mais je n’en ai trouvé aucun, parmi les nombreux que j’ai consultés pour
cette étude, qui comporte l’ensemble des données transmises par Maria
Valtorta. Elle nous fournit, pour Antioche et sa région, plus d’une vingtaine
de précisions pertinentes, dont quelques-unes sont peu connues.
Assurément la qualité de la description d’Antioche et de sa région est
une pièce importante du dossier de l’énigme
Valtorta...
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Index
des travaux |
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[1]
Strabon, Géographie, Livre XVI, 2 , 6.
[2] Nonnos
de Panopolis, Dyonisiaques, Chant 40.
[3] Adolphe
Laurent Joanne, Ad. Chauvet, Emile Isambert, "Itinéraire descriptif, historique et archéologique de l'Orient",
Hachette 1861 page 618.
[4] Libanius d'Antioche, Oraison
IX.
[5]
Rapporté par Evagrius le Scholastique (534-594), Ecclesiastical History, I 3
c 12.
[6]
Isambert (op. cit., page 619) situe Antigonéa au
Nord-Est de Daphné, près d’Antioche, en conformité avec la description de Maria
Valtorta, tandis que les archéologues la recherchent aujourd’hui un peu plus à
l’est.