Maria Valtorta |
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Quelques pharisiens, qui se
trouvaient dans la foule, dirent à Jésus :
Bref avertissement de la CEF |
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> Sommaire du dossier Maria Valtorta. Traduction automatique de cette fiche : Réponses à
don Guillaume Chevallier Le contexte. Il affirme, à tort, être l’auteur de la première étude
doctrinale de l’Œuvre de Maria Valtorta. Il reconnaît que l’Œuvre de Maria Valtorta produit de
bons fruits spirituels. Là, il a raison. Il part à la chasse aux hérésies dont il revient
bredouille, suivant en cela ses prédécesseurs. Conclusion en forme d’appel au devoir de vérité, à
l’humilité et au zèle pastoral. |
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En mars
2021, dans le numéro 14 de la revue Charitas
éditée par la communauté Saint-Martin, don Guillaume Chevallier a publié un
long article intitulé L’inspiration chez Maria Valtorta où il
entend discerner l’origine de l’évangile tel qu’il m’a été révélé. Il affirme, à tort, être l’auteur de
la première étude doctrinale de l’Œuvre de Maria Valtorta. Le jeune
théologien affirme péremptoirement qu’à part cette étude qu’il publie : Il n’existe pas cependant
d’études critiques qui abordent l’Œuvre sous l’angle de la doctrine. Il jette
donc à la poubelle, les avis d’une
dizaine de théologiens d’autorité qui ont scruté l’Œuvre avant
lui et notamment l’étude du P. Roschini, grand mariologue, fondateur de
l’université pontificale mariale Marianum et
consultant au Saint-Office. Il connaît pourtant cette œuvre « d’un
professeur » selon lui, qui annonce dès l’introduction : Je me sens obligé d'avouer
candidement que la mariologie qui se dégage des écrits publiés et inédits de
Maria Valtorta a été pour moi une vraie découverte. Aucun autre écrit marial,
pas même la somme de tous ceux que j'ai lus et étudiés, n'avait été en mesure
de me donner sur Marie, chef-d'œuvre de Dieu, une idée aussi claire, aussi
vive, aussi complète, aussi lumineuse et aussi fascinante, à la fois simple
et sublime, que les écrits de Maria Valtorta[2]. Cet ouvrage
fut envoyé à saint Paul VI qui connaissait l’œuvre de Maria Valtorta à divers
titres. Il fit répondre par sa Secrétairerie Appréciant votre piété et
votre zèle, dont cette publication est la preuve évidente, et le précieux
résultat, le Saint-Père [...] exprime l'espoir que vos efforts recueillent
des fruits spirituels abondants[3]. Don
Chevallier passe sous silence l’étude du Bienheureux Allegra, béatifié par
Benoît XVI. Ce traducteur de la Bible en chinois écrivait dans son Éloge
de l’œuvre de Maria Valtorta : Je ne trouve aucune autre
œuvre chez les éminents spécialistes des écritures, qui complète et clarifie
les Évangiles Canoniques aussi naturellement, spontanément, et avec
autant de vivacité que ne le fait le Poème de Maria Valtorta. Dans les
Évangiles, il est en permanence fait mention de foules, de miracles, et nous
avons quelques grands traits des discours du Seigneur. Dans le Poème de
l’Homme-Dieu, en revanche, les foules bougent, crient, agissent ; les
miracles, pourrait-on dire, se voient ; les discours du Seigneur, même les
plus ardus dans leur concision, deviennent d’une clarté solaire. Il ignore
les études du Père Berti, auteur des notes théologiques de l’Œuvre de Maria
Valtorta. Il enseignait à Rome la théologie sacramentelle et la dogmatique,
domaine où don Chevallier se dresse contre l’affirmation de Jésus à Maria
Valtorta selon laquelle les dogmes ont un « caractère surnaturel »
et une « origine divine » [4]. Il faut
dire qu’entre le P. Berti qui conforte ces affirmations et don Chevallier qui
les conteste, il y a une différence : l’un le proclame de sa chaire et
l’autre de son banc. Il reconnaît que l’Œuvre de Maria
Valtorta produit de bons fruits spirituels. Là, il a raison. On retrouvera,
dans la réponse que nous faisons à don Chevallier, d’autres affirmations
d’autorité sur l’intégrité doctrinale de l’Œuvre de Maria Valtorta d’autant
plus que les censeurs eux-mêmes ont cherché, sans la trouver, l’erreur qui
aurait justifié leur mise à l’Index. Faire connaître le jugement
de l’Église ne suffit souvent pas. En effet, beaucoup témoignent avoir
trouvé la foi au fil de la lecture de Valtorta. Il se peut en effet que la
foi véritable soit accordée à l’occasion d’une prédication médiocre ou
même mêlée d’éléments d’hérésies. C’est même une expérience
quotidienne ![8] Heureux
lecteurs de Maria Valtorta qui, selon don Chevallier, « trouvent la
foi » au fil de leur lecture ! Et pas n’importe laquelle « une
foi véritable » ! Voilà donc un arbre qui ne donne que de bons
fruits et s’écarte du danger des faux prophètes qui ne génèrent que de
mauvais fruits : Méfiez-vous, dit l’Évangile,
des faux prophètes qui viennent à vous déguisés en brebis, alors qu’au-dedans
ce sont des loups voraces. C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.
Va-t-on cueillir du raisin sur des épines, ou des figues sur des chardons ?
C’est ainsi que tout arbre bon donne de beaux fruits, et que l’arbre qui
pourrit donne des fruits mauvais. Un arbre bon ne peut pas donner des fruits
mauvais, ni un arbre qui pourrit donner de beaux fruits[9]. » Puisque de
l’avis même de notre théologien l’arbre Valtorta donne de bons fruits de
« foi véritable », c’est que l’arbre est bon. Le critère pour la vérité et
pour la valeur d'une révélation privée est donc son orientation vers le
Christ lui-même[10]. Il part à la chasse aux hérésies dont
il revient bredouille, suivant en cela ses prédécesseurs. Alors
pourquoi donc, don Chevallier se plaint-il ? Qui sait écouter les leçons
de la vie aura sa place entre les sages. Qui refuse l’éducation se méprise
lui-même, qui écoute les leçons gagne en intelligence. La crainte du Seigneur
est école de sagesse : avant les honneurs, l’humilité ![12] Ensuite
parce qu’au terme de son étude, il y aurait, dans l’Œuvre de Maria Valtorta,
trois hérésies qu’on imagine forcément énormes et scandaleuses. Quoique,
selon la théologie novatrice de Dom Chevallier, l’hérésie conduise à la foi
véritable comme il le dit plus haut. L’hérésie est la négation
obstinée, après la réception du baptême, d’une vérité qui doit être crue de
foi divine et catholique, ou le doute obstiné sur cette vérité[13]. Aussi,
avant d’aller plus en avant, écoutons don Chevallier dénoncer les hérésies et
les inconvenances. Hérésie sur
« La préexistence de Marie ». Don
Chevallier critique « le personnage de la Vierge Marie (qui) occupe
une place considérable dans l’EMV »[14]. Il s’en
plaint, mais pas nous qui récitons volontiers ses litanies. Sans doute pas
non plus les évêques qui se réfugient sous son ombre chaque année à Lourdes,
haut-lieu d’une révélation privée. Hérésie sur
« L’incarnation de Satan en Judas »[15] L’Évangile en parle par deux fois : « Satan
entra en Judas », dit Luc 22,3 et Jean 13,27 répète « Satan entra
en lui ». Dieu
a pris chair en moi : Jésus. Satan a pris chair en Judas […] Je serai possédé
par mes saints, et eux seront possédés par moi. Mais c’est seulement en Jésus‑Christ que Dieu est tel qu’il est au
Ciel, car je suis le Dieu fait chair. Il
n’y a qu’une incarnation divine. De même, c’est en un seul homme que sera Satan, Lucifer, tel qu’il est dans son
royaume, car c’est seulement dans l’assassin du Fils de Dieu que Satan s’est
incarné. (EMV 587.3). Saint Jean Chrysostome (344-407), Docteur de l’Église, ne
disait pas différemment : Dans ses Homélies
sur saint Matthieu[16],
il affirme : Satan a assujetti entièrement Judas. La volonté de Judas
s’est unie à celle de Satan dans une même coopération. Hérésie sur
« L’Incarnation du Verbe divin » On s’attend
à du gros calibre sur un tel sujet. On attendra
donc les six prochaines pages où il nous expliquera en quoi ce qui est le
cœur de notre foi est une hérésie. Inconvenance
sur « La personnalité narcissique du « Jésus » de Valtorta est
celle d’un gourou »[20]. Il faut
l’avouer : effectivement, Jésus est « narcissique » donnant
dans le « gourou ». Dans l’Œuvre de Maria Valtorta comme dans
l’Évangile, il se proclame Fils de Dieu. Il pardonne les péchés. Il se croit
au-dessus des lois sacrées du Sabbat. Il se donne en modèle, etc. Tout cela
est même corroboré par le Symbole de Nicée qui le donne comme l’égal de Dieu.
C’est dire si notre foi est déviante et l’Œuvre de Maria Valtorta, peu
recommandable ! Inconvenance
sur « Jésus » et sa mère : des relations mère-fils d’une
étouffante possessivité »[21] et autres
inconvenances. Voilà donc
Jésus et la Vierge Marie sur le divan de notre psychiatre. Voilà la Mère de
l’Eglise, Corps mystique du Christ, accusée d’avoir trop couvert son Fils qui
a dû s’échapper de Nazareth pour pouvoir exister. De Marie nous avons reçu Jésus-Christ, la source de tout bien
[…] À partir de la naissance de Jésus-Christ, et cela en vertu d'un décret divin,
toutes les grâces provenant de ses mérites furent distribuées aux hommes, le
sont actuellement, et le seront jusqu'à
la fin du monde, par les mains et moyennant l'intercession de Marie[23]. Don
Chevallier commente ensuite, de la même façon, l’attitude de Jésus envers
Judas[24] ;
l’amour possessif (encore !) de Jésus pour ses disciples et pour l’âme
des gens[25] ; ou des
gestes ambigus[26] qui avaient
déjà troublés nos censeurs qui s’inquiétaient de l’impact des danses lascives
orientales sur les couvents. Ici notre théologien rougit à d’autres
évocations « ambiguës ». Il faut dire que l’Évangile laisse
percevoir des passages qui interrogent : Jean reposant sur la poitrine
de Jésus, ou ce jeune homme qui, au soir de la Passion, s’enfuit nu, son drap
arraché, ou Pierre devant recouvrir sa nudité avant de nager vers Jésus au
bord du lac. L’Œuvre ne vise pas
seulement à rendre leur pureté perdue aux textes sacrés, mais à consolider
l’ensemble de la doctrine catholique contestée par l’exégèse libérale, en
montrant son enracinement dans le donné originel, au risque d’accumuler les
simplifications. Quel beau
diplôme ! Il cite alors une partie de l’Adieu à l’Œuvre (EMV 652)
qui est un vrai manifeste de catholicité, de défense absolue de l’Évangile
révélé et de l’autorité de la Tradition et du Magistère. On ne peut pas mieux
faire comme conformité doctrinale. C’est le « credo » des lecteurs
de Maria Valtorta. L’auteur de l’Œuvre éprouve
une impossibilité à comprendre ce qu’est le développement du dogme, ou tout
simplement le rôle de la théologie successive aux Évangiles. Toutes les
expressions de la foi auraient dû, dans cette logique, se retrouver dans les
textes originaux. Pourquoi n’y sont-elles pas ? Est-ce parce qu’elles en ont
été retranchées par des malveillants ou des ignorants ? Reste que l’on bute
sur les anachronismes qui confinent à l’absurde – dans le dernier exemple, «
Jésus » semble lui-même le reconnaître du reste. Mais un
dogme ne naît pas avec sa proclamation et sa définition. Il existe dès
l’origine, c’est-à-dire dans ces moments que décrivent si bien les visions de
Maria Valtorta et qu’expliquent les commentaires du Ciel. Conclusion en forme d’appel au de voir de vérité, à l’humilité et au zèle pastoral. Abrégeons
donc, si vous le voulez bien, cher don Chevallier, nos commentaires de votre
étude. |
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[1]
Charitas n°14, page 94.
[2] P. Gabriele Roschini, La Vierge Marie dans
les écrits de Maria Valtorta, introduction.
[3]
Lettre de Mgr G. Benelli, Secrétairerie de Paul VI, 17 janvier 1974.
[4]
Idem, Page 83.
[5]
Idem, page 93.
[6]
Idem, page 94.
[7]
Idem, page 94.
[8]
L’inspiration chez Maria Valtorta, page 94.
[9]
Matthieu 7, 15-18.
[10]
Cardinal J. Ratzinger : Commentaire théologique sur le 3ème secret de Fatima,
26 juin 2000.
[11]
Homélie du 29 juin 1972.
[12]
Proverbes 15, 31-33.
[13]
CEC § 2089 – CIC 1983, § 751.
[14]
Annexe 1, page 2.
[15]
Idem, page 5.
[16]
Saint Jean Chrysostome, Homélie 81 sur
saint Matthieu, § 3.
[17]
Denzinger-Schönmetzer § 556.
[18]
Annexe 1, page 7.
[19]
Idem, page 12.
[20]
Annexe 2, page 2.
[21]
Idem, page 5.
[22]
Idem.
[23] Alphonse de Liguori, Les gloires de Marie, chapitre V :
Marie, notre médiatrice, § 1 : Que l'intercession de Marie nous est
nécessaire pour nous sauver.
[24]
Idem, page 8.
[25]
Idem, page 10.
[26]
Idem, page 11.
[27]
Idem page 13.
[28]
L’inspiration chez Maria Valtorta, page 79.
[29]
Idem, page 83.
[30]
Puis page 83.
[31]
Idem, page 75.
[32]
Idem, page 76.
[33]
Idem, page 84.