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L’esprit
troisième composante de l’Homme.
Voir aussi : Âme - Esprit Saint.

 L’âme et l’esprit.   

Alors que l’on distingue habituellement deux parties dans l’Homme : le corps mortel et l’âme immortelle, Maria Valtorta identifie une troisième partie : l’esprit.

Dans le corps il y a l’âme et dans l’âme il y a l’esprit [1].

Ces trois composantes sont une originalité, mais pas une nouveauté. Saint Paul l’affirmait déjà dans sa première lettre aux Thessaloniciens :

Que le Dieu de paix lui-même vous sanctifie tout entier, et que tout ce qui est en vous, l'esprit, l'âme et le corps, se conserve sans reproche jusqu'au jour de l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ ! (1 Thessaloniciens 5, 23).

Cette division tripartite de l’homme est une constante dans les œuvres de Maria Valtorta, depuis son Autobiographie, jusqu’aux derniers livres inspirés qu’elle reçut.    

L’Homme est donc corps (ou chair, matière, sensualité, etc.), âme (ou intelligence, pensée, morale, cœur, etc.) et esprit (ou âme spirituelle, essence spirituelle, etc.). Ces trois parties sont imbriquées : dans le corps, il y a l’âme qui elle-même contient l’esprit. En
EMV 651.17, Jésus définit même cet esprit comme la partie la plus excellente de l’âme (la sua parte migliore)”.   

L’Église ne dit pas autre chose.

Parfois il se trouve que l’âme soit distinguée de l’esprit. Ainsi St Paul prie pour que notre "être tout entier, l’esprit, l’âme et le corps" soit gardé sans reproche à l’Avènement du Seigneur (1 Thessaloniciens 5, 23). L’Église enseigne que cette distinction n’introduit pas une dualité dans l’âme. "Esprit" signifie que l’homme est ordonné dès sa création à sa fin surnaturelle, et que son âme est capable d’être surélevée gratuitement à la communion avec Dieu. [2].

La dernière phrase est capitale car elle définit l’esprit comme la tête chercheuse du Paradis et le lieu de rencontre avec Dieu.

L’apport original de Maria Valtorta tient en ce qu’elle éclaircit et approfondit ces questions au point de définir l’esprit qui est dans l’Homme, comme :

- La "tente" de notre rencontre avec Dieu.      
- Le siège du "Royaume de Dieu" en nous.     
- Le lieu des révélations et des visions.
- Le lieu aussi où l’âme victime s’unit au Christ, union grâce à laquelle la souffrance se fait paradoxalement joie rédemptrice à l’identique du martyre de Saint Etienne contemplant le Christ en gloire lors de sa lapidation
[3].

 Qu’est-ce que l’esprit dont il est question ?
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Le latin, comme l’italien, distingue l’esprit (spiritus/spirito) qui désigne notre identité éternelle, de l’intelligence (mente/mente) qui choisit ce qu’elle veut servir. Malheureusement le français traduit de façon interchangeable ces deux notions.     

On le voit par exemple dans la façon dont la maxime "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit" est traduite. La Vulgate emploie le mot mente. Ce qui est traduit par esprit dans
Matthieu 22, 37 et Marc 12, 30, et par intelligence dans Luc 10, 27, ce qui serait plus approchant.       

Dans la phrase de saint Paul que nous venons de citer sur la tripartition de l’Homme
[4], le mot employé dans la Vulgate est spiritus. Et cet esprit nous révèle une toute autre dimension que l’intelligence. Les écrits de Maria Valtorta nous en dévoilent la richesse. Le 1er mai 1946, Jésus lui confie, à propos de l’Assomption :

Il y a une différence entre la séparation de l’âme d’avec le corps pour une vraie mort, et la séparation momentanée de l’esprit d’avec le corps et d’avec l’âme qui le vivifie par extase ou ravissement contemplatif.     
Alors que la séparation de l’âme d’avec le corps provoque la mort vraie, la contemplation extatique, c’est-à-dire l’évasion temporaire de l’esprit hors des barrières des sens et de la matière, ne provoque pas la mort. Et cela parce que l’âme ne se détache pas et ne se sépare pas totalement d’avec le corps, mais le fait seulement avec sa partie la plus excellente qui se plonge dans les feux de la contemplation.
Tous les hommes, tant qu’ils sont en vie, ont en eux l’âme morte par suite du péché ou vivante par la justice, mais seuls les grands aimants de Dieu atteignent la contemplation vraie. 
Cela tend à montrer que l’âme, qui conserve l’existence tant qu’elle est unie au corps - et cette particularité est pareille en tous les hommes - possède en elle-même une partie plus excellente : l’âme de l’âme, ou l’esprit de l’esprit, qui chez les justes sont très forts, alors que chez ceux qui ont cessé d’aimer Dieu et sa Loi, ne serait-ce que par la tiédeur ou les péchés véniels, ils deviennent faibles, privant la créature de la capacité de contempler et de connaître, autant que peut le faire une créature humaine, selon le degré de perfection qu’elle a atteint, Dieu et ses éternelles vérités.         
Plus la créature aime Dieu et le sert de toutes ses forces et possibilités, et plus la partie la plus excellente de son esprit augmente sa capacité de connaître, de contempler, de pénétrer les éternelles vérités.    
L’homme, doué d’une âme rationnelle, est une capacité que Dieu emplit de Lui-même
[5].

Trois ans auparavant, en 1943, Maria Valtorta avait écrit dans son Autobiographie cette affirmation lapidaire : "Dans le corps il y a l’âme et dans l’âme il y a l’esprit !". Elle la faisait précéder de cette explication déjà riche de sens :

Voilà l’un des mots qui affleure spontanément à nos lèvres lorsqu’il s’agit de parler de l’indescriptible. Quand je formule l’adjectif de “superspirituel”, que j’ai créé pour la circonstance, je veux parler d’une béatitude située dans la partie spirituelle de notre esprit. Ce n’est pas un jeu de mots. C’est une réalité. […] Dans le corps il y a l’âme et dans l’âme il y a l’esprit [6].

Elle rejoint parfaitement cette l’affirmation de l’Église, déjà mentionnée : par l’esprit, "l’âme est capable d’être surélevée gratuitement à la communion avec Dieu".

 Le cheminement de l’esprit.      
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Il faut s’arrêter ici sur un détail qui explicite la façon dont s’éclaire notre esprit. Car le commentaire qu’elle reçoit de Jésus à propos de l’Assomption est repris quasiment mot pour mot deux ans après, le 1er mai 1948 [7]. Elle les attribue à une explication d’Azarias son ange gardien alors qu’elle médite le quatrième mystère joyeux du Rosaire, celui-là même qui est consacré à l’Assomption [8]. Cela ne lui évoque absolument pas la dictée de Jésus car elle écrit : "Mon ange gardien m’explique … Il m’apprend que … Pour me le faire mieux comprendre, il me fait observer que …". À ce moment donc l’explication lui semble entièrement nouvelle. Pourtant elle connaît la tripartition de l’Homme depuis 1943 et la dictée de Jésus ne date que de deux ans.  

Cela démontre, une fois de plus, que le commentaire de Jésus n’est pas d’elle. Elle n’est qu’une fidèle transcriptrice qui n’explore pas le contenu sur le moment. Mais dès qu’elle médite sur le sujet, avec un esprit ouvert, l’ange gardien lui apporte de nouveau les lumières de l’Esprit-Saint.   

Cela illustre aussi l’éternelle découverte de l’Œuvre que nous faisons en tant que lecteur. Nous pouvons lire certains passages de l’Œuvre (et plus généralement de toutes paroles divines), sans les comprendre jusqu’à ce que le contexte de notre vie en ouvre la porte. Un même passage peut aussi prendre plusieurs sens au gré des situations particulières. C’est peut-être pour cela que Saint Ignace de Loyola préconisait, dans ses exercices spirituels, d’imaginer la scène de l’Évangile avant de la méditer.

 L’esprit est la "tente" de notre rencontre avec Dieu.     
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Cet esprit, situé au cœur de l’âme, est la demeure de Dieu en nous :

L’esprit appartient à l’Éternel. C’est la maison où habite le Maître de maison, le Roi, où la sainte Triade se réunit car là où est le Fils se trouve aussi le Père, qui envoya son Fils par Amour. Et cette maison sera leur demeure tant que nous, avec notre mauvaise volonté, nous ne les chasserons pas par nos fautes [9].

Saint Paul atteste de cette présence de Dieu en nous :

Vous, vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous [10].

Et Jésus, dans sa rencontre avec la samaritaine atteste que c’est un lieu sacré :

Dieu est esprit, et ceux qui l'adorent doivent l'adorer en esprit (spiritus) et en vérité [11].

Puisque l’esprit est "la maison où habite le Maître de maison" on peut supposer que c’est là où se déroulent les unions dont parlent plusieurs grands mystiques au premier rang desquels saint Jean de la Croix. Même si ces mystiques parlent généralement "d’âme" ou de "cœur".       

Maria Valtorta eut plusieurs instants d’union mystique avec Dieu. Ce fut parfois des rencontres illuminatives telles que décrites dans son Autobiographie :

Dans l’instant où notre esprit s’unit à Dieu, la paix s’écoule tout entière en nous depuis les lacs éternels, elle nous illumine des splendeurs de Dieu et nous rend capables de voir, elle nous ouvre l’esprit et nous rend capables de comprendre, elle dilate notre cœur et nous rend capables d’aimer, elle nous donne la force et nous rend capables de résister, en un mot elle se donne à nous tout entière [12].

Mais cela fut aussi pour elle, la fusion dans le Cœur ardent de Jésus à l’identique de ce que rapporte Marguerite-Marie Alacoque et tant d’autres mystiques. En mars 1947, Maria est prise de nostalgie, sentant la fin des visions approcher. Jésus lui apparaît alors dans sa chambre et la presse sur son Cœur, la faisant participer à sa blessure d’où irradient des flammes. Elle s’y abreuve avec délice. Jésus lui commente alors :

Voilà ce en quoi tout feu, même celui du purgatoire, diffère de mon feu. Car le mien est un feu d’amour parfait, et il ne fait aucun mal, pas même pour faire du bien. C’est là le feu que je te réserve, et lui seul. Voilà ce qu’est mon amour pour toi : il est feu qui réconforte et ne brûle pas, lumière, harmonie, douce caresse. Et voilà ce qu’est mon sang pour toi : douceur et force. Voilà enfin ce que je fais pour toi, pour te dédommager des hommes : je presse mon sang pour qu’il jaillisse pour toi, comme le fait une mère de son lait pour son nouveau-né, toi, ma fille ! C’est comme cela que je t’aime ! [13]

Maria Valtorta note alors :

Depuis ce moment-là, ces paroles et cette vision se répètent quotidiennement, et maintenant Jésus y ajoute toujours ces mots : "C’est ainsi que nous nous aimerons à l’avenir. C’est cela que je te donnerai en récompense de ton fidèle service. C’est ton avenir tant que tu vivras sur terre. Ensuite viendra l’union parfaite."

Quelques jours plus tard Jésus lui confirme cette promesse. C’est le 14 mars 1947, jour de son cinquantième anniversaire :

Dorénavant, tu contempleras seulement. Et tout sera beau. Sois heureuse, très heureuse ! Je t’aime tant ! Et tu m’aimes tant ! Nos deux amours... ! Le Ciel qui t’accueille déjà ! Que vienne la belle saison, ô ma tourterelle cachée, et je viendrai à toi au milieu du vif parfum des vignes et des vergers, et je te ferai oublier le monde dans mon amour...

Ces passages donnent sens bien sûr à la prostration qu’elle vivra à la fin de sa vie. Mais ces scènes sont décrites dans leur réalité et non comme une vision intérieure. Maria parle à ce moment "d’extase" et, si on se souvient bien de l’explication donnée par Jésus, ce "ravissement spirituel" est bien le détachement de l’esprit dans la contemplation. Il y a donc transport dans une réalité.          

Selon ce que dit Maria, ce ravissement de l’esprit est précédé d’une joie annonciatrice qui est en même temps paix de l’âme :

Nous ignorons quand la rencontre se produira, mais nous savons qu’elle aura lieu. C’est donc avec une grande joie au fond du cœur qu’on accomplit toutes les petites tâches matérielles de la journée, écrire, travailler, lire, parler avec les visiteurs, manger... mais le corps qui fait tout cela semble être un corps emprunté, tant notre moi moral et spirituel, à genoux sous les vagues d’amour toujours plus fortes qui nous submergent, sont étrangers à l’action du corps.      
Comme tout ce qui est sensible est loin ! En revanche, le suprasensible est sur nous, il nous entoure, nous nous y noyons.   
Doux naufrage qui n’est pas une mort, mais une vitalité qui reçoit sa puissance de forces surhumaines, une virilité – que l’on me pardonne d’emprunter ce vocabulaire, moi qui suis une femme – une virilité de l’esprit qui atteint, à ces moments-là, une sage maturité, un accroissement de spiritualité et de capacité à aimer, et de joie, oh ! de tant de joie !       
J’ai vécu tout cela hier pendant des heures.        
Puis, à l’improviste, je suis passée de “l’appel” à la “rencontre” avec le surnaturel.    
Et ce surnaturel était encore une fois Marie, ma Vierge de Fátima
[14].

On note que cette rencontre est aussi le lieu des révélations et des visions. Nous y reviendrons par la suite.         

Il y a plus d’une vingtaine de références à
Notre-Dame de Fátima dans toute l’Œuvre de Maria Valtorta, aussi bien dans les écrits inspirés que dans les narrations d’auteur. Mais aucune, à notre connaissance, avant 1943.

 L’esprit est le siège du "Royaume de Dieu" en nous.     
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Luc 17, 21 est parfois traduit par "voici que le règne de Dieu est au milieu de vous", mais aussi par "voici que le royaume de Dieu est au dedans de vous".

Jésus, dans Maria Valtorta, explique très simplement cette ambivalence :

En ce qui concerne le Royaume de Dieu, il est en vous et partout où il y a des hommes qui croient en Moi. … C'est là, dans le Royaume de Dieu, que sera édifié le nouveau Temple, c'est-à-dire là où sont les esprits (spiriti) qui acceptent ma doctrine, la doctrine du Royaume de Dieu, et en pratiquent les préceptes.     
Comment sera-t-il édifié si vous êtes pauvres et peu nombreux ? Oh ! en vérité, il n'est pas besoin d'argent ni de puissances pour construire l'édifice de la nouvelle demeure de Dieu, individuelle ou collective. Le Royaume de Dieu est en vous, et l'union de tous ceux qui auront en eux le Royaume de Dieu, de tous ceux qui auront Dieu en eux, Dieu : la Grâce ; Dieu : la Vie ; Dieu : la Lumière; Dieu : la Charité, constituera le grand Royaume de Dieu sur la Terre, la nouvelle Jérusalem qui arrivera à s'étendre jusqu'aux confins du monde et qui, complète et parfaite, sans imperfections, sans ombres, vivra éternellement au Ciel (
EMV 596.39).

Maria Valtorta localise ce Royaume de Dieu en nous, à l’identique de saint Paul (1 corinthiens 3, 16) affirmant que "l'Esprit de Dieu habite en vous" :

Le Royaume de Dieu en nous, [est] invisible puisque spirituel, vivant dans sa partie spirituelle et vivant depuis sa création, à condition que l’homme ne détruise pas le Royaume de Dieu en lui par le péché et la persévérance dans le péché, tuant ainsi jusqu'à la Vie dans son âme [15].

Et Azarias lui explicite par ailleurs comment ce Royaume est déjà le germe du Royaume éternel :

Les morts n'entrent pas dans le Royaume de Dieu. Le Royaume de Dieu commence dans l'esprit de l'homme sur la terre par l'union à Dieu, il se complète au Ciel par la pleine possession de Dieu. Ici, sur la terre, Dieu est en vous et, au ciel, vous serez en Dieu. Mais Dieu n'entre pas dans la putréfaction de la mort, et la pourriture de la mort n'entre pas au Ciel. Comme dans la Jérusalem éternelle il n'y aura pas de temple "parce que son Temple, c'est le Seigneur" (cf. Apocalypse 21, 23-27) dans lequel nous serons tous [16].

Il est à noter que Maria Valtorta développe, avec une grande maîtrise, ce descriptif du Royaume de Dieu dans ses commentaires de l’Apocalypse. Ces commentaires sont d’un tel niveau et d’une telle profondeur, qu’on les a longtemps attribués à l’Esprit-Saint jusqu’à ce que Marie-Juliette Quignon [17] fasse remarquer que l’auteur était humain et que cette auteure était Maria Valtorta elle-même, parvenue à une très grande proximité avec Dieu.

 L’esprit est le lieu des révélations et des visions.
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Comme on le voit dans les confidences de Maria Valtorta, les scènes vues dans l’extase, sont réellement perçues par les sens de la mystique, mais inaccessibles à nos sens, dit le cardinal Ratzinger dans sa catéchèse sur le secret de Fátima [18]. Dans un de ses commentaires, Azarias informe Maria que c’est par extension des possibilités de nos sens ordinaires que les visions deviennent accessibles [19]. Il sous-entend aussi que cela est un don de Dieu, non le résultat d’une pratique humaine.     

L’esprit est le lieu du ravissement qui permet l’accès aux révélations et aux apparitions. Saint Paul le dit presqu’explicitement :

Je connais un homme dans le Christ qui, il y a quatorze ans, fut ravi jusqu'au troisième ciel (si ce fut dans son corps, je ne sais; si ce fut hors de son corps, je ne sais : Dieu le sait). Et je sais que cet homme (si ce fut dans son corps ou sans son corps, je ne sais : Dieu le sait) fut enlevé dans le paradis, et qu'il a entendu des paroles ineffables qu'il n'est pas permis à un homme de révéler [20].

En effet, la séparation de l’âme et du corps provoque la mort mais le ravissement de l’esprit ne provoque que l’extase ou un état proche.    

Saint Jean, au début de l’Apocalypse, est plus clair sur ce ravissement :

Moi, Jean, votre frère, […] Je fus saisi en esprit (spiritu), le jour du Seigneur, et j’entendis derrière moi une voix forte, pareille au son d’une trompette. Elle disait : « Ce que tu vois, écris-le dans un livre [21] ».

Maria Valtorta le confirme que l’esprit de l’Homme, l’âme de l’âme, est le lieu des révélations et des visions.

Je le comprends parce que, comme je vous l’ai déjà expliqué bien des fois, quand Dieu me prend pour que je sois son porte-parole, mon intelligence est amplifiée et élevée à une puissance bien supérieure à celle accordée aux hommes. Et je "vois", "j'entends", je "comprends" selon l’esprit [22].

Maria parle ici d’intelligence, mais amplifiée dans l’esprit (avec une minuscule). De même, elle voit, elle entend, autrement dit ses sens sont démultipliés dans cette zone de contact avec Dieu. La réalité s’abstrait de la matière pour partager la science que Dieu lui octroie.     

Cela peut s’en doute expliquer les paroles inspirées qui naissent dans notre esprit quand nous nous mettons à l’écoute de Dieu, ou les intuitions qui nous détournent des dangers et nous inspirent les bonnes décisions, etc. Cela n’est pas lié à une situation particulière, comme la prière formelle par exemple, mais à une attitude fondamentale et constante de disponibilité à écouter Dieu :

Il m’arrive souvent que les inspirations, les conseils, les voix résonnent dans mon cœur juste au moment où je suis occupée à des choses très différentes du domaine de l’esprit. Lorsque je prie, c’est difficile que je les entende. Alors que quand j’écris, je lis, je travaille, je mange, je m’amuse avec mes petits animaux, je parle avec machin ou chouette, voilà qu’explose dans mon âme une parole... Cela dépend peut-être du fait que quelle que soit la chose que je suis en train de faire, mon moi profond reste toujours fixé en un lieu, et que rien ne peut l’arracher à sa vie qui consiste en Dieu. Je ne sais pas. Je crois que c’est comme ça [23].

Il ne s’agit nullement d’hallucinations maladives, mais bien de cette perception intérieure (visio imaginativa) que le cardinal Ratzinger définissait ainsi :

Cette vision fait appel aux "sens internes". L'âme est rendue capable de voir le non-sensible, le non-visible par les sens, mais les objets sont réels, bien qu'ils n'appartiennent pas à notre monde sensible habituel [24].

Cela se passe bien dans l’esprit comme le précise Maria Valtorta répondant à une interrogation du Père Migliorini :

Vous me demandiez aujourd’hui comment j’ai pu connaître les noms de Hillel et de Gamaliel, ainsi que celui de Shammai.        
C’est la voix que j’appelle "seconde voix" qui me dit ces choses, une voix encore moins perceptible que celle de mon Jésus et des autres qui dictent. Ces dernières sont des voix — je vous l’ai déjà dit et je vous le répète — que mon oreille spirituelle perçoit exactement comme des voix humaines. J’entends si elles sont douces ou en colère, fortes ou légères, si elles rient ou si elles sont tristes. Comme si on parlait à côté de moi. En revanche, cette "seconde voix" est comme une lumière, une intuition qui parle dans mon esprit. Je dis bien "dans" et non "à" mon esprit. C’est une indication
[25].

Tout ce qui nous mets à l’écoute de Dieu est donc d’une particulière importance, au premier rang desquels la prière, sous toutes ses formes, ou la Lectio divina [26] par exemple.

 L’esprit est le lieu de consumation de la souffrance rédemptrice. 
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L’esprit, cette "maison où habite le Maître de maison" joue un rôle capital pour les âmes victimes. C’est en effet le lieu de communion aux souffrances du Christ. C’est là où le Christ accompagne et soutient l’âme dans son holocauste. C’est là où les souffrances physiques et morales auxquelles sont confrontés les corédempteurs se transforment en œuvre de Salut.      

On comprendra mieux ce que cela signifie en lisant cette confidence de Maria Valtorta :

Aussitôt après m’être offerte au martyre de l’amour s’ajouta un martyre de souffrance aiguë dans la chair, accentuée dans l’esprit par une austérité qui semblait peser sur mon être.         
Je m’explique, ou tente de m’expliquer. Je ne me sentais pas abandonnée par Dieu. Non. Son amour veillait toujours sur moi. Mais si Jésus me caressait, le Père accentuait le poids de sa main sur mon cœur. C’est alors que commença une période de dures pénitences […] Elle était venue immédiatement, totale et obscure, l’heure du Gethsémani... et elle a duré, je pourrais dire, dix longues années, parce que c’est seulement à partir de 1941 que son âpreté a diminué.  
N’allez pas imaginer que j’ai ressenti une aridité du cœur. Non, cela jamais. De même que je ne suis jamais restée privée du réconfort de l’amour du Christ. Mais j’ai souffert intensément et moralement en percevant exactement ce qui allait advenir dans le monde...
[27]

Ici, la souffrance rédemptrice est accentuée mais soutenue parallèlement par l’amour du Christ.         

Dans ce second extrait, on découvre que dans ces conditions, la souffrance devient source de joie. Non la jouissance masochiste, mais de joie rédemptrice. Celle qui faisait exulter Jésus au seuil de sa Passion
[28], celle qui animait saint Paul qui dût beaucoup souffrir pour l’évangélisation [29] et que nous avons plusieurs fois citée : "Maintenant je trouve la joie dans les souffrances que je supporte pour vous ; ce qui reste à souffrir des épreuves du Christ dans ma propre chair, je l’accomplis pour son corps qui est l’Église [30]".

J’avais demandé la souffrance, écrit Maria Valtorta. Et la souffrance m’arrivait de tous les côtés. J’avais l’impression d’être une citerne où se jetaient les eaux de nombreux canaux. Il s’y jetait le canal de la maladie, celui de la calomnie, celui de l’indifférence, celui des exigences, celui de la convoitise. Tous, ils s’y jetaient tous […] Et moi j’étais et je suis, par mon esprit, dans la joie parfaite, car Jésus, en me traitant comme une amie, me donne la joie de souffrir volontiers par amour pour lui, peines, croix et toutes sortes de souffrances [31].

Et un peu plus loin :

C’était quelque chose d’étrange. L’âme restait toujours identique à elle-même, unie à Dieu, dans la paix, dans la soif de sacrifice. La prière constituait ma joie. Je désirais les sacrements plus que l’air lui-même. La chair était en folie. J’ai comme l’impression que par une volonté à attribuer je ne sais pas à qui, au Très-haut ou au Très-bas, je m’étais comme dédoublée. Sur mon esprit régnait Dieu, tandis que sur ma matière Lucifer mordait, excitait, bouleversait... et parfois couchait dans la boue. Puis la chair et l’esprit se réunissaient et alors venait l’angoisse d’avoir été faible...  
J’ai souffert l’enfer
[32].

Les souffrances sont donc bien réelles, mais elles sont versées dans le Cœur de Dieu qui en répartit les mérites. On comprend ainsi que Maria ait pu, avec toutes les âmes victimes, bénir la souffrance.

Jésus, vrai Dieu et vrai Homme, avait-il un esprit ?         
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Saint Pierre nous dévoile notre destin de participants à la nature divine (2 Pierre 1, 3-4) et nous assure que nous disposons de tout ce qu’il faut pour le devenir :

Sa puissance divine nous a fait don de tout ce qui permet de vivre avec piété, grâce à la vraie connaissance de celui qui nous a appelés par la gloire et la force qui lui appartiennent. De la sorte nous sont accordés les dons promis, si précieux et si grands, pour que, par eux, vous deveniez participants de la nature divine, et que vous échappiez à la dégradation produite dans le monde par la convoitise.

Mais qu’en est-il du Christ lui-même : de quelle nature était son âme ? avait-Il un esprit semblable au nôtre ?         

Le Catéchisme de l’Eglise catholique nous répond : l’Incarnation du Fils de Dieu ne signifie pas que Jésus-Christ soit en partie Dieu et en partie homme, ni qu’il soit le résultat du mélange confus entre le divin et l’humain. Il s’est fait vraiment homme en restant vraiment Dieu (
CEC § 464).          

Le Christ parfait en divinité et parfait en humanité, le même vraiment Dieu et vraiment homme, composé d’une âme rationnelle et d’un corps, consubstantiel au Père selon la divinité, consubstantiel à nous selon l’humanité, semblable à nous en tout, à l’exception du péché" (
CEC § 467 | Hébreux 4, 15).    

La différence des natures n’est nullement supprimée par leur union, mais plutôt les propriétés de chacune sont sauvegardées et réunies en une seule personne et une seule "hypostase".   

Le Christ possède deux volontés et deux opérations naturelles, divines et humaines, non pas opposées, mais coopérantes, de sorte que le Verbe fait chair a voulu humainement dans l’obéissance à son Père tout ce qu’il a décidé divinement avec le Père et le Saint-Esprit pour notre salut La volonté humaine du Christ "suit sa volonté divine, sans être en résistance ni en opposition vis-à-vis d’elle, mais bien plutôt en étant subordonnée à cette volonté toute-puissante" (
CEC § 475).          

C’est ce qu’illustre parfaitement le dialogue suivant où Jésus s’adresse à Judas :

Pendant la nuit mon esprit tire sa nourriture du Père. Oraison, méditation et solitude me sont plus nécessaires que la nourriture matérielle. Celui qui veut vivre par l'esprit et porter les autres à vivre la même vie, doit faire passer la chair après - je dirais presque la tuer - pour donner tous ses soins à l'esprit (EMV 69.1.3).

Cette domination de la divinité sur l’humanité est reprise par Maria Valtorta dans des commentaires de bas de page :

Les deux échelles de Satan visent à faire de l’homme, cet enfant de Dieu, un animal, et du Fils unique de Dieu devenu homme, un pécheur.          
La première descend de l’esprit vers la chair et a “réussi” par la chute fatale. La seconde monte de la chair à l’esprit et a “raté” pour la raison suivante : le dessein satanique d’induire le messie au péché et par là de détruire pour toujours toute possibilité de régénération de l’homme à sa condition d’enfant de Dieu, servit, grâce à la perfection de l’Homme-Dieu, à confirmer le Christ dans sa grâce d’homme et donc dans sa puissance de Messie, cause de salut éternel pour la descendance d’Adam rachetée (
EMV 174.9, dans la note sur le péché originel).

La nature divine et humaine est enfin expliquée dans les commentaires de bas de page d’un autre chapitre où Jésus explique l’âme à des païens (et à Judas). Maria Valtorta reprend la rédaction de la version initiale (à laquelle, cependant, elle ne touche pas) :

(Jésus) : "L’esprit, créé pour tous les hommes à partir d’une même Source de puissance et de bonté, ne connaît pas de différence de perfection “initiale”, mais il en connaît beaucoup dès qu’il est uni à la chair. Il y a un seul Esprit incréé et parfait, et qui l’est toujours resté. Il y a trois esprits créés parfaits (=Adam, Ève et Marie)…"  

Puis plus loin :       

(Jésus) : "J’ai dans ma chair l’Esprit divin, incréé, mais engendré par le Père par surabondance d’amour. Et j’ai l’âme que le Père m’a créée puisque je suis, maintenant, l’Homme. C’est une âme parfaite, comme cela convient à l’Homme-Dieu. Mais je parle d’autres esprits."   

Maria Valtorta commente alors :          

"Il parle ici en tant que Dieu-Verbe “par qui tout a été fait”, même son âme d’Homme. S’il parlait en tant qu’homme, il dirait que Dieu — donc encore lui-même — a créé “l’unique esprit parfait” pour l’unir à sa chair de Verbe incarné, en qui se concentrent toutes les perfections. Et il s’adresse à des païens, donc d’une manière adaptée à leur ignorance en la matière." 

L’éditeur précise enfin :   

À la lumière de ce que Jésus dit de lui en EMV 80.9 et en EMV 272.4, on peut affirmer que l’esprit (une des trois parties qui constituent l’homme : corps, âme et esprit), créé (et infusé) par le Père pour tout homme, a été, dans le cas du Christ, engendré (et non pas créé) par le Père. Par conséquent, l’âme du Christ est créée et son esprit incréé (EMV 406.10, note).

La vie et la mort de l’esprit.           
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L’âme est immortelle, mais la Vie qui est en elle peut "mourir" par notre volonté de chasser Dieu qui y réside. L’âme est "morte". À l’identique, ce qui damne ne sont pas les fautes mais la volonté consciente et renouvelée de rejeter Dieu jusqu’au bout. C’est l’enfer.

Dieu ne prédestine personne à aller en enfer. Il faut pour cela une aversion volontaire de Dieu (un péché mortel), et y persister jusqu’à la fin (CEC § 1037).

Durant la vie, le rejet est temporaire car il peut être repris par la contrition, dans l’autre il est définitif et éternel. Tuer l’esprit qui est en nous, - l’âme de notre âme -, est donc particulièrement lourd de conséquences.

Il meurt à la première apparition de l’orgueil, de la prétention de l’homme à être l’égal de Dieu, de pouvoir se passer de Lui. Lucifer devint Satan par ce biais. Nul n’est à l’abri de cette tentation d’orgueil, même Maria Valtorta à qui Jésus dit :

Jamais d'orgueil. Tu serais punie en me perdant [33].

Si cela est le chemin de mort, quel est le chemin de vie ?

Azarias en décrit l’itinéraire. Un itinéraire accessible à tous, car c’est le chemin même de l’Évangile :

Il est véritablement clair que l'homme ne sait pas voir, réfléchir ni comprendre. Si l'homme savait aimer, il verrait, il réfléchirait, il comprendrait. La proportion de la vue, de la compréhension et de la réflexion est fonction du degré d'amour atteint par l'âme.        
L'homme devient capable de voir, de réfléchir et de comprendre dans la même mesure qu'il se donne et s'abandonne à l'amour pour en être enveloppé, brûlé, détruit pour être reconstruit sous une nouvelle forme, enflammé pour enflammer et ainsi faire honneur et sanctifier en portant parmi les hommes l'ardeur de l'immense fournaise où la créature se transforme en séraphin afin qu'elle entre véritablement en Dieu, dans l'ardent tabernacle qu'est Dieu - celui dont tout procède, l'infatigable qui accomplit tout, le parfait, l'accompli, le saint, la puissance, la sagesse, la lumière, la pensée, la parole, l'amour, la vie, la grâce, celui qui confirme la grâce -. Car alors l'homme possède la sagesse. L'amour est sagesse. La sagesse est source de vertu. L'amour, c'est-à-dire la sagesse, n'est jamais séparé de la sainteté. Au contraire, il incite toujours à la perfection, car il pousse l'homme à réaliser des œuvres fécondes. Les œuvres fécondes et constructives sont toujours des œuvres d'amour. Comme les marches d'un escalier d'or, de telles œuvres l'élèvent toujours davantage vers le Ciel. Comme des plumes qui se fortifient par le vol - et toute œuvre d'amour est un vol vers le Ciel -, ces œuvres se font toujours plus vastes, plus saintes, plus joyeuses de cette joie dont Dieu lui-même jouit par ses œuvres. 
L'homme qui est pénétré d'amour s'approprie, pour ainsi dire, les sentiments de l'Amour, et, avec l'Amour un et trine, il se recrée lui-même, rachète les autres en plus de lui-même, se réjouit de créer et de racheter. Bien qu'il soit actif au-delà de toute mesure par sa double activité de charité : adoration de Dieu et amour du prochain, il acquiert, par sa douce extase continuelle et toujours en éveil, les lumières sapientielles de Dieu dans lequel il est plongé, une majesté profonde, équilibrée, paisible, solennelle, qui est l'éclat de l'union surhumaine avec le divin. 
En un mot : l'homme amoureux, vivant par son esprit au sein de la très sainte Trinité, prend les habitudes et les sentiments du lieu où elle réside, donc l'amour actif, contemplatif, joyeux, la lumière et la science, les facultés de voir, de réfléchir et de comprendre
[34].

Azarias poursuit, le dimanche suivant, en expliquant comment Dieu va à la rencontre du fils prodigue.

Plus fort est l'amour, plus la connaissance est forte, et la distance réduite. Je te rappelle en effet qu'au degré d'amour atteint par la créature correspond un degré d'amour de Dieu qui lui est relatif, et même multiplié par sa puissance, parce que Dieu aime se donner à qui le cherche sans mesure, lui qui se donne par sa miséricorde et sa providence même à ses enfants qui ne le cherchent pas. Cette distance est réduite parce que l'âme est davantage unie au Dieu qui descend - car elle ne peut monter jusqu'à l'abîme de hauteur où brûle la Trinité -, au Dieu qui se concède pour être connu le plus possible, brûlant d'être complètement connu, complètement possédé par son enfant lorsque la récompense du paradis sera donnée à sa foi, à son amour, à son héroïsme [35].

Mais la faiblesse est notre lot et Maria, là encore, nous apporte son témoignage en forme de conseil :

De ce corps, dont nous ne pouvons pas, par nous-même, nous passer, faisons-en un instrument de gloire plutôt que de défaite. Il faut user de patience même avec soi-même, et même surtout avec soi-même et conduire, avec l’esprit constitué de lumière, la matière formée de ténèbres, élever avec l’esprit, idoine au vol, la matière qui tend à s’abattre au sol. Et cela il faut le faire sans jamais se lasser. Il faut se supporter soi-même sans s’effrayer. Il faut prendre exemple sur le Maître qui nous supporte et ne se lasse jamais de nous soigner chaque fois que nous nous blessons [36].

Cette fragilité a son secours, son refuge et sa force imparable. Il est connu de tous et rayonne sur tous, répété inlassablement par le Ciel :

Marie est celle qui triomphe de Satan. La vraie Mort, celle de l’esprit, ne viendra pas pour ceux qui savent prier la Mère pour l’heure de leur vie, pour l’heure de la terre, pour l’heure de la tentation et pour l’heure de la Mort [37].

La réflexion sur l’esprit, si présent dans la spiritualité de Maria Valtorta termine ce bref éclairage sur sa fonction enseignante. On ne pouvait progresser dans cette étude sans s’y arrêter. C’est à notre esprit que s’adresse l’Œuvre.

Je te parle à toi, petite voix, je parle à toutes les "voix" et ensuite à ceux qui sont encore des hommes faits à l'image et à la ressemblance de Dieu, c'est-à-dire un assemblage de corps et d'âme dans lequel l'esprit est un roi qui se souvient de Dieu [38].

Jésus, concluant son discours sur le Pain du Ciel, proclamait :

C’est l’esprit (spiritus) qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit (spiritus) et elles sont vie [39].

 

 Dans "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé". 
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EMV 17.1: Combien de vérités votre âme ne vous révèlerait-elle pas si vous saviez converser avec elle, si vous l’aimiez comme celle qui vous donne la ressemblance de Dieu, qui est Esprit comme votre âme est esprit !    

EMV 17.2 : Si vous saviez interroger votre âme, elle vous apprendrait la signification véritable, exacte, aussi vaste que la création, de ce mot “qu’il domine” : “Pour que l’homme domine sur tout. Sur ses trois niveaux : le niveau inférieur, animal ; le niveau intermédiaire, moral ; et le niveau supérieur, spirituel. Tous trois tendent à une seule fin : posséder Dieu.” Le posséder en le méritant par cette maîtrise absolue qui tient assujetties toutes les forces du “moi” pour les faire servir à ce seul but : mériter de posséder Dieu.     

EMV 35.7 : Mais vous êtes tellement empêtrés par votre humanité, qui domine exagérément en vous l'esprit, que vous ne pouvez suivre ces chemins qu'ils vous indiquent (la Loi et la Doctrine).      

EMV 35.8 : Et plus il (Satan) s'acharnait, et plus nous nous réfugiions dans la lumière de Dieu par dégoût des ténèbres fangeuses qu'il présentait à nos yeux du corps et de l'esprit.    

EMV 35.10 : Ils sont déchus en leur âme tellement corrompue, en leur esprit prostitué à la chair, au point d'être incapables de penser qu'un homme puisse respecter la femme en voyant en elle l'âme et non la chair […] Moi, je dis que Marie fut et demeura vierge, et que l'âme seulement fut mariée à Joseph, comme son esprit fut uniquement uni à l'Esprit de Dieu et par son opération conçut l'Unique qu'Elle porta : Moi, Jésus Christ, Fils Unique de Dieu et de Marie.    

EMV 36.8 : L'esprit chez ces deux saints était plus vivant et dominait tout. C'était cet esprit qui leur faisait magnifier le Seigneur en le remerciant de les avoir choisis comme gardiens de son Fils Éternel.      

EMV 36.9 : Dans la maison et dans l'esprit de qui aime le travail, le vice aux multiples visages n'y entre pas. Et comme il n'y pousse pas, s'y développent l'affection, l'estime, le respect réciproques.  

EMV 37.8 : Vous, les mères, vous les engendrez et c'est tout. Vous, les pères, vous n'en avez pas davantage de souci. Mais un fils, n'est pas seulement un être de chair. C'est une intelligence, un cœur, un esprit. Croyez-le, donc, personne plus qu'un père et une mère n'a le droit et le devoir de former cette intelligence, ce cœur, cet esprit.          

EMV 46.13 : Les deux chemins que prend plus communément Satan pour arriver aux âmes sont l'attrait charnel et la gourmandise, Il commence toujours par le côté matériel de la nature. Après l’avoir démantelé et asservi, il dirige l’attaque vers la partie supérieure. 
D’abord le côté moral : la pensée avec son orgueil et ses convoitises; puis l’esprit, en lui enlevant non seulement l’amour, mais aussi la crainte de Dieu. L’amour divin n’existe déjà plus quand l’homme l’a remplacé par d’autres amours humains. C’est alors que l’homme s’abandonne corps et âme à Satan pour arriver aux jouissances qu’il poursuit, pour s’y attacher toujours plus.      

EMV 69.1.3 : Pendant la nuit mon esprit tire sa nourriture du Père. Oraison, méditation et solitude me sont plus nécessaires que la nourriture matérielle. Celui qui veut vivre par l'esprit et porter les autres à vivre la même vie, doit faire passer la chair après - je dirais presque la tuer - pour donner tous ses soins à l'esprit. C'est vrai pour tous, Judas. Pour toi aussi, si tu veux vraiment appartenir à Dieu, c'est-à-dire au surnaturel."       

EMV 80.9 : (Avec les apôtres à la montagne du jeûne) "Avec qui étais-tu ?!" - "Avec mon esprit et avec le Père." […] "Alors sont venus les anges du Seigneur... L’Homme avait remporté la triple victoire. L’Homme savait ce que voulait dire être homme et il avait vaincu. Il était épuisé. La lutte avait été plus épuisante que le jeûne prolongé... Mais l’esprit dominait...   

EMV 122.8 : À cause de cela, il faut, comme je l'ai fait avec ce déficient, enseigner le Nom qui met Satan en fuite, le graver dans l'esprit et dans le cœur, le mettre sur l’être intérieur comme un sceau de propriété.       

EMV 125.2 : "Il est dit : “Travaille d’un travail honnête, et le septième jour consacre-le au Seigneur et à ton esprit”. C’est cela que dit le commandement du repos sabbatique.          

EMV 137.5 : "Je vous demande seulement de me laisser faire du bien à ceux qui ont une infirmité dans leur chair, dans leur tête, ou dans leur esprit. Pourquoi me le défendez-vous ?"      

EMV 174.9 : (Dans la note sur le péché originel) : Les deux échelles de Satan visent à faire de l’homme, cet enfant de Dieu, un animal, et du Fils unique de Dieu devenu homme un pécheur. La première descend de l’esprit vers la chair et a “réussi” par la chute fatale. La seconde monte de la chair à l’esprit et a “raté” pour la raison suivante : le dessein satanique d’induire le messie au péché et par là de détruire pour toujours toute possibilité de régénération de l’homme à sa condition d’enfant de Dieu, servit, grâce à la perfection de l’Homme-Dieu, à confirmer le Christ dans sa grâce d’homme et donc dans sa puissance de Messie, cause de salut éternel pour la descendance d’Adam rachetée.   

EMV 146.1 : Du moins une loi morale vous avait été donnée, ô gentils, ô idolâtres, parce que vous êtes des hommes, et que l'homme a en lui une essence qui vient de Dieu et qui s'appelle esprit et qui vous parle toujours et vous conseille de vous élever et qui vous pousse à la réalité d'une sainte vie.

EMV 196.4 : En effet un père et une mère qui sont sainement et saintement tels ne se contentent pas de donner aliments et caresses à la chair de leur enfant, mais aussi nourriture et amour à l'âme et à l'esprit de leur enfant. 

EMV 204.5 : Cela vient d'un aiguillon de l'âme qui est vivante et présente même chez les païens. Elle souffre aussi en eux, car elle est déçue dans son désir, car dans sa nostalgie, elle est affamée du Dieu Vrai dont elle garde le souvenir, dans ce corps où elle habite et qui est gouverné par un esprit païen. Même vous, vous avez eu conscience que l'homme n'est pas seulement de la chair et qu'à son corps périssable est uni quelque chose d'immortel.          

EMV 204.8 : Il faut savoir entourer l'âme, reine d'un corps qui est le temple de l'Esprit éternel, d'une barrière qui la défende sans pourtant lui couper la lumière ni l'accabler par la vue des laideurs. Une enceinte sûre et affranchie du désir de l'amour de tout ce qui est inférieur: la chair et le sang, pour monter vers ce qui est supérieur: l'esprit.  

EMV 209.6 : Quant à celui qui, pour tout un ensemble de raisons, en vient à haïr le genre humain et voit en tout homme un ennemi dont il a à se défendre et qu’il doit craindre, sa douleur est encore plus grande que les autres douleurs parce qu'elle affecte non seulement la chair, le sang, la mentalité, mais l'esprit avec ses devoirs et ses droits surnaturels et cela l'amène à sa perdition.  

EMV 212.2 : Mais le Christ se réfugie dans les cœurs fidèles et de là il regarde, de là il parle, de là il bénit l'Humanité et puis... et puis il se donne à ces cœurs, et eux... et eux touchent le Ciel avec sa béatitude, tout en restant ici-bas, mais en brûlant jusqu'à en éprouver un délicieux tourment de tout l'être : dans les sens et les organes, les sentiments et la pensée et dans l'esprit, enfin...  

EMV 225.8 : De même que le Père ressuscite les morts et leur rend la vie, Moi également, le Fils, je peux donner la vie à qui je veux et même, à cause de l'amour infini que le Père a pour le Fils, il m'est accordé non seulement de rendre la vie à la partie inférieure, mais bien aussi à la partie supérieure en délivrant la pensée de l'homme et son cœur des erreurs de l'esprit et des passions mauvaises, et à la partie spirituelle en rendant à l'esprit l'indépendance à l'égard du péché.     

EMV 237.2 : Essayez de vous surpasser vous-mêmes, de fouler vos tendances humaines pour faire triompher l'esprit. Assimilez non seulement ma parole mais son esprit, c'est-à-dire sanctifiez-vous par elle et ensuite vous pourrez tout.       

EMV 243.10 : "Un Doras, comme tu dis, pour ne pas manquer de charité envers personne, […] sont ceux qui sont possédés plus complètement par Satan, qui étend son pouvoir sur les trois grandes puissances de l'homme. Les possessions les plus tyranniques et les plus subtiles, dont se libèrent seulement ceux qui sont toujours assez peu dégradés dans leur esprit pour savoir encore comprendre l'invitation de la Lumière.      
Doras […] ne sut pas venir au Libérateur. En cela se trouve la différence. Alors que pour ceux qui sont lunatiques, et muets, sourds ou aveugles, par l'action du démon, les parents cherchent et pensent à me les amener, pour ceux qui sont possédés dans leur esprit, il n'y a que leur esprit qui s'occupe de chercher la liberté. À cause de cela, ils reçoivent le pardon en plus de leur libération, parce que leur vouloir a d'abord commencé la dépossession du démon.      

EMV 272.4 : Il n'y a de transmigration de l'esprit que du Créateur à l'être et de l'être au Créateur, auquel on se présente après la vie pour recevoir un jugement de vie ou de mort. Voilà la vérité. Et là où il est envoyé, il reste, pour toujours."   

EMV 275.10 : L'esprit a une valeur infinie en comparaison de la chair et du sang, cela, oui, mais la chair n'a pas un pouvoir supérieur à celui de l'esprit. Et l'esprit peut être corrompu non par des choses matérielles, mais par des choses spirituelles.         

EMV 275.13 : Donnez le pain de l'esprit à la faim des esprits.  

EMV 286.7 : "Tu as lu la Genèse, n'est-ce pas ? Qu'as-tu trouvé ? Au début un péché complexe embrassant les trois états de l'homme : matière, pensée et esprit (Genèse 3, 1-24).       

EMV 346.5 : Et il n'y a pas de rédemption sans souffrance. Ma souffrance atteindra le corps, la chair et le sang, pour réparer les péchés de la chair et du sang. Elle sera morale pour réparer les péchés de l'âme et des passions. Elle sera spirituelle pour réparer les fautes de l'esprit. Elle sera complète.

EMV 406.10 : Note de bas de page : L’esprit créé… jusqu’à les esprits créés parfaits… a été réécrit par Maria Valtorta sur une page dactylographiée de la façon suivante : "L’esprit, créé pour tous les hommes à partir d’une même Source de puissance et de bonté, ne connaît pas de différence de perfection “initiale”, mais il en connaît beaucoup dès qu’il est uni à la chair. Il y a un seul Esprit incréé et parfait, et qui l’est toujours resté. Il y a trois esprits créés parfaits (=Adam, Ève et Marie)…"       
La réponse suivante de Jésus, qui commence par "Non, pas moi" a été entièrement réécrite par Maria Valtorta sur une copie dactylographiée de la manière suivante : "J’ai dans ma chair l’Esprit divin, incréé, mais engendré par le Père par surabondance d’amour. Et j’ai l’âme que le Père m’a créée puisque je suis, maintenant, l’Homme. C’est une âme parfaite, comme cela convient à l’Homme-Dieu. Mais je parle d’autres esprits."        
Toujours sur la même copie dactylographiée, Maria Valtorta a ajouté cette note : Il parle ici en tant que Dieu-Verbe “par qui tout a été fait”, même son âme d’Homme. S’il parlait en tant qu’homme, il dirait que Dieu — donc encore lui-même — a créé “l’unique esprit parfait” pour l’unir à sa chair de Verbe incarné, en qui se concentrent toutes les perfections. Et il s’adresse à des païens, donc d’une manière adaptée à leur ignorance en la matière."       
Il faut aussi tenir compte de notre note en
EMV 17.2 sur l’usage parfois ambigu des termes “âme” et “esprit”. À la lumière de ce que Jésus dit de lui en EMV 80.9 et en EMV 272.4, on peut affirmer que l’esprit (une des trois parties qui constituent l’homme : corps, âme et esprit), créé (et infusé) par le Père pour tout homme, a été, dans le cas du Christ, engendré (et non pas créé) par le Père. Par conséquent, l’âme du Christ est créée et son esprit incréé.       

EMV 465.4 : Même en imposant les vertus, il faut être prudent et ne pas demander un maximum que la formation spirituelle et les ressources générales de l'être ne peuvent donner. En exigeant une vertu ou une maîtrise spirituelle trop forte, par rapport au degré des forces spirituelles, morales et même physiques, atteint par une créature, on peut produire une dispersion des forces déjà accumulées et un brisement de l'être dans ses trois degrés : spirituel, moral, physique.      

EMV 473.9 : Mais maintenant, maintenant que trop de femmes sont des étrangères pour leur mari, je dis : "Celles qui n'aiment pas leur compagnon avec leur âme, leur esprit et leur chair, le poussent à l'adultère, et si à lui je demanderai le pourquoi de son péché, je le ferai aussi pour celle qui ne l'a pas exécuté, mais en est la cause" 

EMV 524.7/8 : "L'âme n'est pas la pensée, homme. L'âme, c'est l'esprit, le principe immatériel de la vie, le principe impalpable, mais vrai, qui anime tout l'homme et dure après l'homme. C'est pour cela qu'elle est dite immortelle.         
[…] Dans la pensée éternelle, l'âme, l'esprit, est la chose qui règne dans l'homme, dans l'animal créé que l'on appelle : homme. Elle est venue du Roi et Père de tous les rois et pères, son souffle et son image, son don et son droit, et elle a pour mission de faire de la créature appelée homme, un roi du grand royaume éternel, de faire de la créature appelée homme un dieu au-delà de la vie, un "vivant" dans la Demeure du très sublime, unique Dieu, elle a été créée reine, et avec l'autorité et le destin d'une reine. Ses servantes ce sont toutes les vertus et facultés de l'homme, son ministre la bonne volonté de l'homme, son serviteur la pensée, servante et élève la pensée de l'homme. C'est par l'esprit que la pensée acquiert puissance et vérité, acquiert justice et sagesse, et peut s'élever à une perfection royale. Une pensée privée de la lumière de l'esprit aura toujours des lacunes et des ténèbres, et ne pourra jamais comprendre les vérités.     
Etc.

EMV 527.7 : Comment Satan a-t-il corrompu Adam ? En tentant les sens, la pensée, l'esprit. 

EMV 548.14 : Il y eut un jour où Dieu prit de la boue, lui donna une forme et y insuffla l'esprit de vie et ce fut l'homme. J'y étais pour dire : "Que l'on fasse l'homme à notre image et à notre ressemblance", car je suis le Verbe du Père. Aujourd'hui, Moi, le Verbe, j'ai dit à ce qui était encore moins que de la boue : à la corruption : "Vis" et la corruption s'est faite de nouveau chair, une chair intègre, vivante, palpitante. La voici qui vous regarde. Et à la chair j'ai réuni l'esprit qui gisait depuis des jours dans le sein d'Abraham. Je l'ai rappelé par ma volonté car je puis tout, Moi, le Vivant, Moi, le Roi des rois auquel sont soumises toutes les créatures et toutes les choses.    

EMV 555.6 : l'homme : la créature parfaite, au-dessus de tout ce qui est vivant, dans le temps et dans le monde, douée de matière comme les animaux, les minéraux et les plantes, et d'esprit comme les anges du Ciel, et destinée comme eux, si elle est fidèle dans l'épreuve, à connaître et à posséder Dieu, avec la grâce d'abord, avec le Paradis ensuite. L'homme, synthèse qui embrasse tous les états*, a une mission que les autres créatures n'ont pas et qui pour lui devrait être, en plus d'un devoir, une joie : aimer Dieu. Donner intelligemment et volontairement un culte d'amour à Dieu. Payer Dieu de l'amour qu'Il a donné à l'homme en lui donnant la vie et en lui donnant le Ciel après la vie. Donner un culte intelligent.       
(*note) : Tous les états est corrigé par Maria Valtorta en toutes les natures.  
Elle note en effet sur une copie dactylographiée :  
“La nature minérale est présente en l’homme — puisque sa matière se compose de substances minérale —, ainsi que la nature animale et l’état spirituel.”           

EMV 567.16 :Qu'as-tu fait (Judas) de ton libre arbitre ? De ton intelligence ? As-tu conservé à ton esprit la liberté qu'il possédait ? As-tu employé l'intelligence de ton esprit avec intelligence ? Non. Tu ne veux pas m'obéir à Moi, je ne dis pas à Moi-Homme, mais même pas à Moi-Dieu, tu as obéi à Satan. Tu t'es servi de l'intelligence de ta pensée et de la liberté de ton esprit pour comprendre les Ténèbres. Volontairement. 

EMV 567.21 : Et j'ai dit encore, la première fois, à toi, à toi seul (Judas) : "La vie est un don saint et alors elle doit être aimée saintement. La vie est un moyen qui sert à la fin, qui est l'éternité". J'ai dit : "Donnons alors à la vie ce qui lui sert pour durer et pour servir l'esprit dans sa conquête : continence de la chair dans ses appétits, continence de l'esprit dans ses désirs, continence du cœur dans toutes les passions qui appartiennent à l'humain, et élan sans limites vers les passions du Ciel : amour pour Dieu et le prochain, volonté de servir Dieu et le prochain, obéissance à la voix de Dieu, héroïsme dans le bien et dans la vertu".      

EMV 601.1 : Viens : je veux te conduire à mes souffrances. Long sera le chemin que nous devrons parcourir ensemble, car aucune douleur ne m’a été épargnée : ni celles de la chair, ni celles de l’esprit, ni celles du cœur, ni celles de l’âme. Je les ai toutes connues, j’ai fait de chacune d’elles ma nourriture et ma boisson, jusqu’à en mourir.        

EMV 608.13 : C'est la première parole depuis qu'il est torturé qui exprime sa souffrance. Car dans cette parole, il y a la confession de tout et de toute sa terrible douleur de l'esprit, du moral et de la chair.        

EMV 610.16 : Et la torture a continué avec des assauts périodiques jusqu'à l'aube du Dimanche. J'ai eu, dans la Passion, une seule tentation. Mais la Mère, le Femme, a expié pour la femme, coupable de tout mal, de très nombreuses fois. Et Satan sur la Victorieuse s'est acharné avec une férocité centuplée. Marie l'avait vaincu, Sur Marie la plus atroce tentation. Tentation contre la chair de la Mère. Tentation contre le cœur de la Mère. Tentation contre l'esprit de la Mère. Le monde croit que la Rédemption prit fin avec mon dernier soupir. Non. La Mère l'a accomplie, en y ajoutant sa triple torture pour racheter la triple concupiscence, en luttant pendant trois jours contre Satan qui voulait l'amener à nier ma Parole et à ne pas croire en ma Résurrection.      

EMV 613.9 : Voilà ce que ton Jésus a subi dans son corps innocent. Et je ne te parle pas du déchirement que mon affection pour ma Mère me causait, surtout à la vue de sa douleur. Cette douleur était nécessaire, mais ce fut mon plus cruel tourment. Seul le Père sait ce que son Verbe a enduré spirituellement, moralement, physiquement.    

EMV 651.17 : "Il y a une différence entre la séparation de l’âme d’avec le corps pour une vraie mort, et la séparation momentanée de l’esprit d’avec le corps et d’avec l’âme qui le vivifie par extase ou ravissement contemplatif.        
Alors que la séparation de l’âme d’avec le corps provoque la mort vraie, la contemplation extatique, c’est-à-dire l’évasion temporaire de l’esprit hors des barrières des sens et de la matière, ne provoque pas la mort. Et cela parce que l’âme ne se détache pas et ne se sépare pas totalement d’avec le corps, mais le fait seulement avec sa partie la plus excellente qui se plonge dans les feux de la contemplation.     
Tous les hommes, tant qu’ils sont en vie, ont en eux l’âme morte par suite du péché ou vivante par la justice, mais seuls les grands aimants de Dieu atteignent la contemplation vraie.     
Cela tend à montrer que l’âme, qui conserve l’existence tant qu’elle est unie au corps - et cette particularité est pareille en tous les hommes - possède en elle-même une partie plus excellente : l’âme de l’âme, ou l’esprit de l’esprit, qui chez les justes sont très forts, alors que chez ceux qui ont cessé d’aimer Dieu et sa Loi, ne serait-ce que par la tiédeur ou les péchés véniels, ils deviennent faibles, privant la créature de la capacité de contempler et de connaître, autant que peut le faire une créature humaine, selon le degré de perfection qu’elle a atteint, Dieu et ses éternelles vérités.           
Plus la créature aime Dieu et le sert de toutes ses forces et possibilités, et plus la partie la plus excellente de son esprit augmente sa capacité de connaître, de contempler, de pénétrer les éternelles vérités.

 

 

 



[1] Autobiographie, page 352.

[2] Catéchisme de l’Eglise catholique, § 367 se référant notamment à Gaudium et Spes 22, § 5 et à Pie XII, Encyclique Humani generis, 1950.

[3] Actes 7, 55-60.

[4] 1 Thessaloniciens 5, 23 : Que votre esprit, votre âme et votre corps, soient tout entier gardés sans reproche pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ.

[5] Commentaire du 1er mai 1946 inséré en EMV 651.17.

[6] Autobiographie, page 352. Déjà cité.

[7] Les cahiers de 1945 à 1950, 1er mai 1948, page 475.

[8] J’ai reçu cette explication de mon ange gardien parce que, en récitant le rosaire, je méditais sur le quatrième mystère glorieux (l’Assomption de Marie), et donc sur les paroles de Marie du 12 avril (1948) et sur celles de l’Esprit Saint du 2 février (1948).

[9] Autobiographie, page 394.

[10] Romains 8, 9.

[11] Jean 4, 24. Spiritus est Deus et eos qui adorant eum in spiritu et veritate oportet adorare.

[12] Autobiographie, page 470.

[13] Les cahiers de 1945 à 1950, 16 mars 1947, page 370. Déjà cité plus haut, page 39.

[14] Les carnets, 9 juin 1948, page 131.

[15] Commentaires de l’Apocalypse, page 551.

[16] Livre d’Azarias, 2ème dimanche après la Pentecôte, page 163.

[17] Voir à ce propos la note explicative, à gauche de ces commentaires.

[18] Cf. Cardinal J. Ratzinger : Commentaire théologique sur le 3ème secret de Fátima, 26 juin 2000 ; La structure anthropologique des révélations privées.

[19] Livre d’Azarias, Dimanche de la quinquagésime, page 15.

[20] 2 Corinthiens 12, 2-4.

[21] Apocalypse 1, 9-11.

[22] Les cahiers de 1945 à 1950, 15 avril 1945, page 52.

[23] Autobiographie, page 405.

[24] Commentaire théologique sur le 3ème secret de Fátima, déjà cité.

[25] Les cahiers de 1944, 29 janvier, page 103.

[26] La lectio divina (lecture divine) consiste à lire un passage des Écritures saintes (lectio), à en méditer la transplantation dans notre vie concrète (meditatio), puis à s’entretenir avec Dieu (oratio) pour enfin rendre sensible la présence du Christ "avec nous jusqu’à la fin des temps" (contemplatio).

[27] Autobiographie, page 333.

[28] Luc 12, 49-50 : Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli !

[29] Actes 9, 16 : Je lui montrerai tout ce qu’il lui faudra souffrir pour mon nom.

[30] Colossiens 1, 24.

[31] Autobiographie, page 376.

[32] Id°, page 412.

[33] EMV 349.15.

[34] Livre d’Azarias, Dimanche de la Pentecôte, page 131/132.

[35] Id°, 1er dimanche après la Pentecôte. Fête de la Sainte Trinité, page 145.

[36] Autobiographie, page 450.

[37] Les cahiers de 1943, 8 novembre, page 449.

[38] Le Livre d’Azarias, 4e dimanche après Pâques, page 103.

[39] Jean 6,63.