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L'Église
célèbre le 21 novembre, la fête de la Présentation
de Marie au Temple. On comprend généralement cet évènement comme l’équivalent
de la présentation de Jésus au Temple. Il s’agit d’une cérémonie où le jeune
enfant est présenté à Dieu d’une part et où la jeune mère est purifiée,
d’autre part. Cette cérémonie se déroulait 20 jours après la naissance pour
les garçons et 40 jours après pour les filles.
Dans Maria Valtorta, cette présentation de Marie au Temple se double de la consécration de la jeune Marie au Temple.
Cette consécration devient effective lorsque la jeune enfant a trois ans.
Elle entre alors
au service du Temple jusqu’à sa majorité nubile. Anne de Phanouel,
connue de Maria Valtorta comme de l’Évangile, y est la maitresse des novices.
Ce privilège vient de l’ascendance royale de la jeune Marie, de la
descendance de David, ce qu’attestera l’ange de l’Annonciation (cf. Luc 1, 32) quand il affirmera
que Jésus est de cette race. On le sait, Jésus tient sa chair de la seule Marie.
En attendant, Marie recevra une éducation soignée comme toutes ses compagnes
et sera affectée aux travaux féminins.
Ce second évènement, qui suppose l’existence de jeunes filles affectées au
service du Temple, trouve son fondement dans les écrits d'autres voyantes
comme dans la tradition, aussi bien apocryphe que des Pères de l'Église.
Qu'en est-il vraiment ?
Dans la Bible.
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L’Ancien
Testament mentionne, par deux fois, le service de femmes à l’entrée de la
Tente de la Rencontre :
"(Béçaléel)
fit le bassin de bronze et son support en bronze, avec les miroirs des femmes
de service qui faisaient le service à l'entrée de la Tente de la Rencontre"
Exode 38,8
"Éli était devenu très vieux.
Quand il apprit tout ce que faisait ses fils à l'égard de tout Israël, et
qu'ils couchaient avec les femmes qui assuraient le service à l'entrée de la
Tente de la Rencontre" 1 Samuel 2,22.
Dans le Nouveau Testament, le descriptif d’Anne la prophétesse qui "ne s’écartait pas du Temple, rendant un
culte [à Dieu] nuit et jour par des jeûnes et des prières" (Luc
2,37) peut laisser supposer qu'il y avait des femmes dans le Temple.
Dans le Psaume 45(44), on peut entendre des échos de cette entrée de la jeune
Marie au Temple :
"Écoute, ma fille, regarde et sois bien attentive. Ne pense plus à ton
peuple ni à la famille de ton père. Que le roi soit amoureux de ta beauté !
C’est lui qui est désormais ton seigneur. Incline-toi devant lui. Les gens de
Tyr, les peuples les plus riches chercheront ta faveur en t’offrant des
cadeaux.
La princesse, resplendissante, fait son entrée dans sa robe brodée d’or.
Vêtue de broderies aux mille couleurs, elle est conduite auprès du roi. À sa
suite, des jeunes filles, ses compagnes, sont introduites pour toi. On les
conduit parmi les cris de joie, elles entrent au palais du roi". (Psaume
45 (44) 10-16)
Dans la tradition juive.
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Dans
l'encyclopédie mariale "Marie de Nazareth",
Françoise Breynaert, analyse la tradition juive :
Si la présence de femmes dans le Temple est mentionnée à plusieurs reprises,
leur nature n'est pas certaine.
Pour sa part, Clemens Brentano, (reporté dans la "Vie de la Vierge Marie")
pense avoir trouvé dans "Imreh Binah"
du Rabbin Azarias de Rubeis (XVIème siècle), une autorité juive
attestant la présence de jeunes filles au service du Temple.
Ce que conteste "Les annales de philosophie chrétienne" :
La citation de Philon d'Alexandrie reprise par Azarias, semble en effet
décrire des communautés d'hommes et de femmes plus proches des communautés
esséniennes que des corps constitués du Temple :
"Tu trouveras dans Philon
l'Alexandrin, qui florissait, ainsi que nous l'avons dit, avant la ruine du
second temple (de Jérusalem) que, dans le chapitre intitulé : De la vie de
retraite (de la vie contemplative), il rapporte comment il y avait de son
temps parmi les Juifs des communautés d'hommes et de femmes, qui renonçaient
aux jouissances du monde pour se consacrer au service de Dieu et à l'étude de
la sagesse, tout comme les frères et les sœurs qui existent actuellement
parmi les Nazaréens (chrétiens). Il dit "en ces propres paroles : Ces
hommes, outre qu'ils se livrent à la méditation, composent des cantiques de
toutes sortes de pieds, propres à être chantés à l'office divin".
Dans la tradition apocryphe.
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Le
Protévangile de Jacques, apocryphe chrétien du IIème siècle (§ 7), et le
Pseudo-Matthieu (§ 4), version latine plus tardive et amplifiée du
Protévangile de Jacques, mentionnent que Marie fût confiée au Temple à l'âge
de trois ans dans la suite du vœu formulé par ses parents en action de grâce
pour sa naissance.
Cependant ni le Protévangile de Jacques,
ni le Pseudo-Matthieu, ni le Livre de la Nativité de Marie, ni la Légende dorée, n'évoquent Anne la
prophétesse comme "maîtresse des novices", ce que font pourtant
Maria Valtorta et Marie d'Agréda.
Dans la tradition patristique.
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Cette
présence est reprise par de nombreux auteurs anciens :
- Saint Grégoire de Nysse (IVème siècle) situe dans
sa lettre "Sur la naissance du
Christ" la présence des jeunes filles "entre le temple et le voile".
- Saint Jean Damascène (VIIème siècle) dans la "Première
homélie pour la nativité de la Vierge Marie"
cite la jeune Marie, dans sa "troisième
année", présentée au Temple par ses parents "pour qu'elle habitât avec les vierges qui,
nuit et jour, sans cesse, louaient Dieu".
- Pour sa part Baronius, dans "Instructions... sur les principales fêtes de l'Église par un
directeur de séminaire" (Paris, Lecoffre, 1850, tome 3, page 360), citerait à l'appui de
la thèse, d'autres auteurs : saint Épiphane (IVème siècle), saint Germain de
Constantinople (début du VIIIème siècle), saint André de Crète (début du
VIIIème siècle), saint Georges de Nicomédie (IXème siècle) et "plusieurs autres écrivains grecs".
- Parmi ceux-là, on peut compter Maxime
le confesseur (580-662) qui dans sa "Vie de
la Vierge", mentionne Marie, confiée à trois ans au Temple, par ses
parents.
Dans l'Église catholique.
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La
fête de la Présentation de Marie au Temple est attestée à Constantinople dès le
8ème siècle. Elle est passée en Occident en 1372 sur l'initiative du Pape
Grégoire XI. On la commémore le 21 novembre.
Saint Alphonse
de Liguori
(1676-1787), Docteur de l'Église, fait référence dans son ouvrage fondateur
de sa théologie mariale "Les Gloires de Marie" (1748), à la
vision de Sainte Élisabeth de Schönau
(1129-1164) et à celle de Sainte
Brigitte de Suède (1303-1373) selon lesquelles la
Vierge Marie aurait bien été élevée au Temple.
Il semble qu'à partir de ce moment, on parle de la présentation de Marie au
Temple de la même façon qu'on parle Jésus présenté au Temple, en référence au
rituel de purification de sa mère, comme dit plus haut
Autres témoignages.
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André
Lefèvre écrit dans "Les merveilles de l'architecture" – éd. Hachette,
Paris 1884, page 36
: "La partie centrale du Temple,
destinée au grand pontife et aux sacrificateurs, longue de soixante coudées
sur vingt, présentait trois étages superposés, environnés de galeries et de
cellules, que peuplaient, non seulement des lévites, mais encore des
prêtresses et des danseuses sacrées". Le terme
"prêtresses", qu'il emploie, peut être traduit par celui de
"religieuses", plus contemporain, mais sa mention de danseuses
sacrées surprend. André Lefèvre (1834 – 1904) ne mentionne pas ses sources
dans l'ouvrage de vulgarisation cité, mais on peut accorder un certain crédit
au témoignage de cet anthropologue, spécialiste de l'architecture, qui
écrivit sur des photographies de Henry Cammas
"La vallée du Nil" (Hachette, 1862) et ce d'autant plus que le
reste des ouvrages de cet auteur, laisse supposer qu'il était plus admiratif
du siècle des lumières que de la tradition chrétienne.
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