Tibère (Musée d'Arles).
Légionnaire romain.
L'implantation
romaine en Palestine selon Maria Valtorta.
Décuries en mouvement
près
de Bethéron.
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La Legio X Fretensis.
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Maria Valtorta ne nomme pas
explicitement la légion en garnison en Palestine à l'époque de Jésus. On sait, par l'histoire, qu'il
s'agit de la Legio X Fretensis, une
des 25 légions qui assuraient l'ordre alors dans tout l'empire romain sous le
règne de Tibère, soit plus de 150.000 hommes pour un empire de 80 millions
d'habitants.
Cette légion couvrait tout le territoire de la province
de Syrie. Son Quartier Général était à Antioche de Syrie, capitale de la Province romaine depuis la conquête de
Pompée en 64 avant JC. C'est alors une des villes les plus puissantes de
l'empire romain. Elle compta jusqu'à 700.000 habitants.
Le nom de Fretensis lui vient des habitants du détroit de Messine qui
constituèrent le noyau initial du recrutement. Comme toute légion romaine, le
recrutement s'élargit progressivement à d'autres régions : Vital du
Bénévent, par exemple ou le centurion anonyme de Capharnaüm qu'une tradition donne originaire de Malaga en
Andalousie.
En Palestine, la Légion X Fretensis avait plusieurs
garnisons :
Alexandroscène en Syro-Phénicie au nord. Certainement une garnison
importante.
Capharnaüm en
Galilée, qui devait être un des postes dépendant d'une garnison plus
importante.
Il devait en être de même de Ptolémaïs que Publius Quintilianus va inspecter quand il rencontre Jésus et lui
témoigne de la sympathie.
Césarée Maritime
qui devait être en même temps un port de l'escadre de Syrie et un des lieux
de résidence de l'aristocratie romaine locale.
Bétéron, lieu d'un combat lors de la guerre de libération de
70.
Jérusalem enfin
avec l'imposante forteresse de l'Antonia et une
garnison importante.
L'organisation.
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Comme toute légion, la Légion
Italique devait comporter au total 6.000 hommes. Cette légion était
normalement divisée en dix cohortes numérotées de I à X.
Une cohorte d'élite était nommée "Cohorte Italique". Les Actes des apôtres 10,1
mentionnent son existence : Corneille de Césarée Maritime, baptisé par
Pierre, en était un centurion. Dans l'œuvre de Maria Valtorta, Publius Quintilianus, rencontré par Jésus appartient à cette cohorte. Il est
promu au grade de Tribun de sa légion et muté de Césarée Maritime à Antioche
de Syrie (6.153). Ce grade en fait un des officiers généraux de la
légion. Chacun des six Tribuns commandaient la légion à tour de rôle tous les
deux mois et recevaient leurs ordres du Légat de l'empereur ou du consul.
Chaque cohorte était composée de 30 manipules de 200 hommes puis de 60
centuries de 80 à 100 hommes, commandées par un centurion. Ils avaient, pour
insigne, un cep de vigne qui leur servait à infliger la bastonnade. L'œuvre
mentionne plusieurs centurions :
Cécilius Maximus, originaire de Pompéi. Il
se trouve de garde à Jérusalem quand on lui apporte, en pleine nuit, le
prisonnier Jésus.
Celui de Capharnaüm, déjà cité plus haut.
Longin, qui perça
le flanc de Jésus sur la Croix et devint le saint que l'Église honore.
Chaque centurie était divisée en dix décuries de 10 hommes chacun, décurion
compris. Ce sont ces décuries que l'on rencontre à la sortie de Bétéron, l'une des garnisons de la Légion Italique (7.211).
L'un de ces décurions, de faction au pied de la Croix, murmure : "Celui-ci était le fils de Dieu"
(cf. Matthieu 27,54). Il avait en effet vu
la puissance de Jésus à l'œuvre.
Les légionnaires.
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Les légionnaires effectuaient
un engagement de 16 ans, voire 20 ans. Selon leur âge et leur ancienneté, ils
combattaient dans l'un des trois rangs : au premier les hastats (hastati).
C'étaient les plus jeunes recrues. Au second, les principes (principes) et en
fin au troisième les triaires (triarii), les plus anciens qui donc
jouissaient d'une renommée. On la ressent très bien dans les dialogues glanés
au fil de l'œuvre.
Plusieurs de ces triaires apparaissent dans l'œuvre : Aquila, Fabius, …
tous de la garnison d'Alexandroscène au Sud-Liban. Leur service terminé, ces vétérans
pouvaient rester sur place et se marier avec les femmes israélites. C'est le
cas de Titus
(Tito) l'aubergiste à la nombreuse
progéniture. Chaque vétéran touchait une prime de démobilisation équivalente
à une dizaine d'années de solde.
Rôle dans la future évangélisation.
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Les romains décrits dans
l'œuvre de Maria Valtorta, sont indifférents ou favorables à Jésus. En aucun
cas hostiles. Même Ponce Pilate
hésite à le condamner avant de se laisser dominer par sa lâcheté.
Il est donc plausible, qu'au gré de leurs affectations, ils aient joué un
rôle dans l'essaimage de la Parole de Jésus.
C'est vrai pour le groupe des aristocrates romaines réunies autour de Claudia Procula, femme du Proconsul.
L'Évangile témoigne de son intervention au procès de Jésus (cf. Matthieu 27,19).
C'est vrai aussi pour les soldats : Alexandre et Publius Quintilianus, affectés à Antioche,
foyer de la première communauté chrétienne florissante.
Longin, fêté le 15 mars par
l'Église. Selon la tradition rapportée par Adon de Vienne vers 850), il
aurait évangélisé la Cappadoce
Le centurion de Capharnaüm. Selon Flavius Lucius
Dexter, historien du IVème siècle et ami de saint Jérôme, ce centurion serait
un andalou de Malaga, nommé Caïus Cornélius. Revenu en Espagne, il aurait été
instruit par Jacques le Majeur (Vie des
hommes illustres de la primitive église 1874, p. 239).
Le Décurion de la crucifixion : toujours selon Flavius
Lucius Dexter, il se nomme Oppius Caius Cornelius. Il serait le centurion
Corneille dont parlent les Actes des apôtres 10,1.
Albula Domitilla,
matrone d'environ cinquante ans, apparaît dans l'œuvre de Maria Valtorta aux
côtés de Claudia Procula. C'est sa femme de confiance. L'histoire de cette
époque (Suétone "Vie de Vespasien") connaît une Domitilla, épouse
de Flavius Liberalis, simple greffier du trésorier de cette légion "X Fretensis".
Cet humble couple est connu par leur fille, Flavia Domitilla l'aînée, qui
épousera un plébéien au destin exceptionnel : Vespasien, le futur empereur.
La même histoire témoigne de l'évangélisation précoce dans l'entourage même
de l'empereur : Domitien, à la fin du premier siècle, exila, pour
christianisme affiché, sa nièce Flavia Domitilla, petite-fille de son
homonyme.
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