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L’œuvre de Maria Valtorta décrit des personnages et leur
rencontre avec Jésus. Ils apparaissent dans la succession des scènes. Ce
n'est donc qu'au long de la lecture, au gré des rencontres, que leur histoire
prend forme.
On peut classer les sept cent cinquante personnages nominativement désignés
en quatre catégories :
Ceux que l’on rencontre souvent dans
l’Évangile.
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Jésus bien sûr,
dans le quotidien de sa vie publique et Marie, sa mère,
son soutien, la première, la plus grande et la plus zélée des disciples. Mais
aussi les douze apôtres. L’œuvre les revêt de leur humanité : ils sont
jeunes ou vieux, emportés ou calmes, ils rient, s’indignent, croient ou
doutent, se réjouissent de l’ombre d’un arbre, pestent contre la pluie. En un
mot, ils sont vivants et deviennent les compagnons du lecteur.
L'œuvre éclaire certains visages connus d'apôtres, mais aussi ceux qui le
sont un peu moins : Simon le zélote ou Jude. Simon, le plus âgé des apôtres, devenu le sage au terme d'un
chemin de souffrance. Jude, le cousin de Jésus, ce "plein de cœur" au
profil aristocratique et au caractère fougueux.
C'est cette proximité du lecteur avec l'humanité des apôtres qui fait mieux
comprendre la trahison finale de Judas, les impulsions de Pierre ou la
pleutrerie collective des apôtres au jour de la Passion.
Ceux qu'on entraperçoit dans l'Évangile.
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Au
rang de ceux-ci, on retrouvera les "saintes femmes" dont parlent
les évangélistes (Matthieu
27,55-56 – Marc
15,40 - Luc 8,2-3) : Jeanne
de Chouza, princesse royale, épouse de
l’intendant d’Hérode; Suzanne, la jeune mariée de Cana; Marie
de Magdala au caractère trempé,
excessive dans la vie dissolue et absolue dans son amour pour le Maître; Marie de Cléophas, la tante de Jésus et mère courage de deux apôtres,
comme Marie-Salomé la femme de Zébédée. Toutes se retrouveront au pied de la
Croix avec Marie, la mère douloureuse.
En outre, au long de son pèlerinage, le lecteur découvrira la femme de Pierre,
la fille de cette belle-mère
au caractère pas facile. Il apprendra à mieux
connaître Lazare de Béthanie dont la mort attirera le Tout-Jérusalem et
fera trembler
d’émotion Jésus. Il découvrira Matthias qui deviendra le premier évêque
ordonné ainsi que Joseph surnommé Justus qui faillit l’être, "ces hommes qui
nous ont accompagnés tout le temps que le Seigneur Jésus a vécu au milieu de
nous, en commençant au baptême de Jean jusqu’au jour où il nous fut enlevé" (Actes 1,21-22)
Ceux qui ne sont qu'évoqués dans
l’Évangile.
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Qui
étaient donc les soixante-douze
disciples envoyés en mission, (Luc
10,1-17) pour mériter une telle
confiance de la part de Jésus ? Qui sont les cinq cent disciples
qui voient Jésus ressuscité comme le rapporte Paul dans sa première lettre
aux corinthiens : "Après cela, il a été vu par plus de cinq cents frères
à la fois, dont la plupart vivent encore aujourd’hui- quelques-uns d’entre
eux seulement sont morts." (1
Corinthiens 15,6). Qui étaient ces
membres du Sanhédrin qui soudoieront Judas et exciteront la foule devant
Pilate ? Gamaliel, le grand Docteur d'Israël, qui prendra la défense des
apôtres devant ce même Sanhédrin était-il un disciple secret du Christ comme Joseph
d'Arimathie et Nicodème ? Comment a-t-on pu avoir les détails des derniers
instants de Jean-Baptiste décapité sur l'ordre d'Hérode-Antipas dans sa forteresse de Machéronte ? Qui était cette femme de Ponce
Pilate que l'on verra intervenir discrètement
lors du procès de Jésus ? Etc…
L’œuvre répond à ces interrogations "qui
intéressent la curiosité humaine au sujet de Jésus (et) ne figurent pas dans
les Évangiles". (Catéchisme de l'Église Catholique § 514)
La foule et les personnages de rencontre.
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Des
guéris, des indifférents, des haineux, des croyants, … La foule qui écoute ou
conspue. Ici un visage, là un cri du cœur, ailleurs un nom, … toute cette vie
qui entourait Jésus, cette humanité pour laquelle Dieu s’est fait
homme ! C’est plusieurs centaines de personnages nominatifs ou anonymes
qui prennent ainsi vie sous nos yeux.
Les "frères et les sœurs" de
Jésus.
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L’Évangile
parle des frères et des sœurs de Jésus (Matthieu
13,55 et Marc 6,3). Cette question fait polémique car
elle remet en cause la virginité perpétuelle de Marie que proclame l’Église
catholique. Qu'en est-il ?
Pour Maria Valtorta, les frères de Jésus cités en Matthieu et Marc, sont bien
les cousins de Jésus (cf. l'arbre
généalogique reconstitué). Ce sont les
fils de leur oncle Alphée et de leur tante Marie de Cléophas. À propos de
Simon ou Siméon, l’un des quatre noms cités par les évangélistes, Eusèbe de
Césarée (265-339), indique bien que Simon était cousin de Jésus (sur l’équivalence
Alphée/Clopas) voir les hypothèses
avancées). Il le fait en
référence à Hégésippe de Jérusalem (115-180) à
propos de la succession de Jacques le mineur, mentionné par les évangiles
comme fils d’Alphée. On peut donc difficilement nier l’historicité de ces
affirmations à moins de scinder les personnages concernés.
Les sœurs de Jésus sont tout naturellement les épouses de ses cousins mariés.
En l’occurrence la femme de Joseph, l'aîné des cousins (elle reste anonyme) et celle de Simon, prénommée Salomé dont Jésus
guérit l'enfant.
Il y a donc deux conceptions des mots frères
et sœurs : l’une littérale,
l’autre extensive. De notre point de vue, il faut écarter les transferts à
l’identique de cultures différentes car ces appellations extensives sont
assez courantes autour du bassin méditerranéen et ailleurs.
Daniel-Rops dans Jésus en son temps
(p. 141) rappelle que le mot "aha" en
araméen ou "ah" en hébreu, désigne aussi bien le frère, le
demi-frère, le cousin, voir même le proche parent. Plusieurs cultures
utilisent cette globalisation. On peut donc retenir deux acceptations :
une acceptation littérale qui ne retient comme "frères" que ceux
issus de la filiation d’un même père ou d’une même mère et une extensive qui
désigne comme "frères" les cousins ou les proches.
C'est cette dernière acceptation qui prévaut dans l'œuvre de Maria Valtorta.
Il faut dire que l'autre acceptation supposerait de concilier deux
affirmations de l'Évangile : celle de Matthieu selon laquelle : « Jacob
fut père de Joseph, l’époux de Marie : c’est d’elle qu’est né Jésus,
appelé le Messie (Matthieu
1,16) » et celle de Paul :
« je n’ai vu aucun autre apôtre, mais seulement Jacques, le frère du Seigneur (Galates
1,19) ». Or il n’y a que deux
apôtres nommés Jacques : l’un est fils de Zébédée et frère de Jean.
C’est donc exclu car Jean n’est pas cité dans les frères du Seigneur. L’autre est fils d’Alphée et cité comme frère
de Simon, Joset(ph) et Jude. La désignation d’Alphée
exclut l’hypothèse, parfois avancée, qu’il s’agit des enfants d’un premier
mariage de Joseph.
Affirmer qu’il s’agit des fils de Marie suppose un scenario dans lequel Jésus
recrute comme apôtre un adolescent d’une quinzaine d’années au mieux. Ce
serait en rupture avec les mœurs de l’époque. En effet, selon Luc 2, 48, Joseph est présent lors de la réception de Jésus comme
fils de la loi (bar-mitsva). Jésus a donc 12 ans révolus. Décès ultérieur de
Joseph, veuvage, remariage, nouvelle maternité supposent que Jacques naisse
lorsque Jésus a 15 ou 16 ans. Au début de la vie publique, l’apôtre
« fils d’Alphée » a donc, au mieux, une quinzaine d’années. Il est
difficile d'imaginer cet adolescent affrontant les périples de
l'évangélisation, l’hostilité du Sanhédrin et devenant premier évêque de
Jérusalem.
Les fratries.
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Maria
Valtorta décrit trois fratries parmi les apôtres et non deux comme habituellement
: Simon (Pierre) et son frère André, les fils de Jonas. Jacques
dit le majeur et son frère Jean, les fils de Zébédée. Auxquels elle rajoute Jacques
dit le mineur et Jude son frère, les fils d'Alphée.
Ceci peut surprendre car toutes les traductions donnent Jude "fils de
Jacques". Il n'y a que la Bible Osty, réputée traduite au plus proche du
texte original, qui en note de bas de page précise :"Jude, fils de ou frère de Jacques".
De cette dernière fratrie sortira aussi Simon (Siméon) qui succède à son
frère Jacques à la tête de la communauté chrétienne de Palestine et se
réfugie avec elle à Pella, après la destruction du Temple comme le rapporte la
Tradition.
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